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Intervention de Pierre Lequiller

Réunion du 14 octobre 2008 à 15h00
Déclaration du gouvernement préalable au conseil européen et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lequiller, président de la commission chargée des affaires européennes :

Sans la gestion avisée de la Banque centrale européenne, coordonnée avec la présidence de l'Union, la panique financière n'aurait pas butté contre notre première digue de survie. Surtout, sans l'émergence spectaculaire, dimanche dernier à Paris, d'un gouvernement économique de l'Europe – que vous appeliez de vos voeux, monsieur Moscovici –, nos égoïsmes nationaux nous auraient menés au désordre et à la catastrophe.

Cette semaine est historique. Dimanche, les chefs d'État et de gouvernement de la zone euro ont pris des décisions qui marqueront l'histoire européenne car nous aurons à nouveau recours, dans des cas similaires, à ce sommet de la zone euro. Lors de cette grande première, les gouvernements ont su coordonner leurs actions, et mettre en place un plan européen de 1 700 milliards d'euros qui a stoppé l'hémorragie financière non jugulée par le plan Paulson.

Bien sûr, en ces temps difficiles, la prudence reste de mise. Toutefois, l'Europe peut jouer un rôle déterminant dans les affaires du monde si, à sa tête, se manifeste une volonté politique d'agir et d'unir. Madame la ministre, sachez que le rôle décisif de la France est salué par tous nos partenaires. Je peux en témoigner. Hier à Bruxelles, j'ai rencontré les délégations de toute l'Europe ; en commission des affaires européennes, nous avons discuté avec nos partenaires allemands et polonais. Tous ont unanimement loué la présidence française de l'Union pour sa gestion de la crise. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Les progrès avaient été tout aussi spectaculaires au coeur de l'été, lorsque la Russie a cru pouvoir jouer de nos vieilles dissensions et de la distraction électorale américaine, pour imposer le fait accompli en Géorgie. Là encore, sous l'impulsion de la France, l'Europe a su réagir vite et d'une seule voix, posant clairement les limites. Désormais, l'Europe s'efforce de négocier d'une seule voix avec ce partenaire difficile mais décisif.

Je veux rappeler les autres victoires, passées aujourd'hui au second plan mais tout aussi importantes, remportées sur le front de l'Europe, et qui ont des résultats concrets pour nos citoyens. Tous les sujets jugés prioritaires par la présidence française ont progressé de manière tangible et, à vrai dire, étonnamment rapide. L'Union pour la Méditerranée est devenue une réalité. Un pacte de l'immigration fort et généreux a vu le jour. Le paquet « énergie-climat », freiné par certains États membres arguant du contexte financier, devrait néanmoins franchir les étapes. Enfin, nous avons de vraies raisons d'espérer que l'Europe de la défense et la réforme de politique agricole commune vont avancer.

Tous ces progrès donnent une leçon à l'Europe : ils lui montrent la nécessité de mettre le plus vite possible en oeuvre le traité de Lisbonne, tout simplement parce qu'il lui donne les moyens d'une volonté politique continue et durable, qu'elle n'a aujourd'hui que par intermittence. Il s'agit notamment de doter l'Europe d'un président stable qui ne soit pas un simple chairman, mais s'impose en vrai leader capable de forger les consensus et de donner les impulsions.

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