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Intervention de François Rochebloine

Réunion du 14 octobre 2008 à 15h00
Déclaration du gouvernement préalable au conseil européen et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Rochebloine :

Monsieur le Président, monsieur le Premier ministre, madame et messieurs les ministres, chers collègues, si, à côté des difficultés et des incertitudes qu'elle fait subir à beaucoup, la crise actuelle peut avoir un effet utile, c'est de prouver la nécessité que l'Europe soit unie.

En ouvrant ce débat si opportun à la veille du Conseil européen, nous sommes appelés, nous aussi, à réfléchir à l'essentiel, et les circonstances donnent à nos travaux un écho et une portée nouvelle qu'il nous faut d'emblée mesurer : comment penser clairement l'avenir de l'Europe ?

Peut-être est-il bon, pour cela, d'imaginer un instant comment cette discussion aurait pu se présenter il y a quelques mois, quelques semaines seulement, avant que la crise ne se manifeste dans son ampleur planétaire.

On évoquait alors l'affaire des subprimes aux États-Unis, mais les racines en paraissaient si étrangères à nos usages qu'elle ne semblait pas exportable. Tout au plus s'interrogeait-on sur les risques inconsidérés que paraissaient avoir pris certains établissements financiers européens, voire français. On espérait cependant que la différence globale des comportements et des cultures empêcherait la transmission contagieuse de ce mauvais exemple à l'ensemble européen.

Lorsque la France a pris la présidence de l'Union européenne, les causes de la crise actuelle agissaient déjà d'une manière encore imperceptible au grand public, inspirant une crainte diffuse. La bonne préparation de la présidence française, la définition de priorités claires, l'heureuse intervention du Président de la République, président en exercice de l'Union européenne, dans le conflit russo-géorgien, étaient et demeurent des motifs de légitime satisfaction.

Mais voici que, sans détruire l'effet positif de ces constats, la déferlante de la crise financière gagne, à leur tour, les économies européennes. On annonce, et la nouvelle a de quoi stupéfier, qu'elle menace de faillite tout un pays, l'Islande, qui n'appartient pas à l'Union européenne. Nous voici confrontés à l'interdépendance manifeste des économies et des circuits financiers. Nous avons tous noté alors la question simple qui a surgi de l'opinion : que fait l'Europe ?

Chaque jour apporte son lot de questions et d'informations, hier médiocres, aujourd'hui bien plus encourageantes. Chaque jour démontre une difficulté collective à comprendre les causes et les implications de la crise financière. Chaque jour, l'importance d'une réponse politique collective est davantage démontrée. La preuve en est donnée par l'évolution positive de l'attitude de l'Allemagne à l'égard d'une coordination européenne de la politique bancaire.

Les dangers d'une information imparfaite ou partiale ont été également démontrés. Les déboires actuels des agences de notation ont rendu visibles les limites de leur intervention. C'est pourquoi, d'ailleurs, le Nouveau Centre préconise la création d'un système européen de superviseurs bancaires, calqué sur l'organisation européenne des banques centrales.

L'Europe, si critiquée par certains, devient alors le seul recours.

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