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Intervention de Martin Hirsch

Réunion du 17 juin 2009 à 9h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Martin Hirsch, directeur de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles :

Il va de soi, s'agissant des contrats d'objectifs et de moyens, que nos engagements courront sur trois ans, sous réserve que le budget soit voté par le Parlement. Cela entraînera des obligations pour toutes les parties, qui seront fixées dans un document contractualisé.

J'ai envisagé une diminution globale de la part variable des subventions, mais elle n'aura rien de systématique. Les professionnels ont droit à l'erreur, comme tout le monde, mais chacun doit être responsable, surtout dans la période actuelle. Le responsable d'une institution culturelle doit être un manager. Autrement dit, un projet artistique doit être considéré comme un projet d'entreprise et, même si les artistes sont des artistes, ils doivent pouvoir être entourés. Comme les jeunes compagnies n'en ont pas les moyens, nous allons créer en région, pour soutenir leurs projets, des bureaux qui mutualiseront les moyens techniques et administratifs. De la sorte, la profession sera mieux organisée. Il est également envisagé de créer un label d'entreprise rendant éligible aux fonds publics.

Vous le voyez, loin de nous l'idée de mettre aux jeunes artistes la tête sous l'eau ! Mais répondre de l'utilisation des fonds publics est indispensable, même si cela ne fait pas plaisir.

L'ordre de marche est une notion importante, et il arrive qu'il réserve des surprises et que l'on déniche des marges de manoeuvre insoupçonnées. Là encore, il n'est pas question de « fliquer » les artistes, mais il faut retenir une définition commune à tous les établissements.

Je souhaite trouver avec les professionnels des marges de manoeuvre pour pouvoir financer le plus grand nombre possible de spectacles, notamment par le biais des coproductions et des subventions européennes. Les Français sont de mauvais lobbyistes, mais nous devons mobiliser des fonds européens.

Donner une dimension internationale à notre politique culturelle – c'est son troisième axe – permettrait, d'une part, de dégager des moyens et, d'autre part, de mieux faire connaître la création française. Je me suis récemment rendu à la plus grande foire internationale d'art contemporain à Bâle et je n'y ai rencontré qu'un seul artiste français, Othoniel. C'est à la fois anormal et scandaleux. Nous allons donc créer des bureaux export de la culture, à l'image de ceux qui existent pour promouvoir à l'étranger les musiques actuelles et qui sont financés conjointement par le ministère des Affaires étrangères, par celui de la Culture et par les professionnels. L'idée consiste à en doubler le nombre et à étendre leur compétence au théâtre, à la danse et aux arts plastiques. Nos conseillers seraient alors nos têtes de réseau à l'étranger, en commençant en priorité par l'Union européenne, vis-à-vis de laquelle ils constitueraient en quelque sorte une interface technique pour monter les dossiers. Le pendant en France serait la création de pôles européens de production. Ces pôles regrouperont des opérateurs pouvant au choix travailler seuls ou à plusieurs pour monter des projets communs, voire interdisciplinaires. Les pôles envisagés sont le festival d'Avignon pour le théâtre, le festival d'Aix pour la musique, et les Rencontres d'Arles pour la photographie. Il est indispensable que nos artistes circulent davantage, qu'ils soient mieux connus à l'étranger, d'autant que nous accueillons de nombreux artistes étrangers en France.

En ce qui concerne les subventions de l'État, nous ne souhaitons pas réduire la part fixe, mais nous tiendrons compte des indicateurs prévus par les contrats et de la capacité à tenir ses engagements pour déterminer la part variable, quitte à l'ajuster à la baisse.

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