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Intervention de Jean Gaubert

Réunion du 16 octobre 2007 à 16h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Gaubert :

au nom du groupe socialiste, a remercié le ministre de l'agriculture et de la pêche, pour ses explications et son intention d'associer le Parlement aux réflexions en cours. Toutefois, sans mettre en doute son engagement, il a estimé qu'on pouvait s'interroger sur les moyens dont il disposait pour le remplir.

L'augmentation des prix d'un certain nombre de produits agricoles ne doit pas justifier qu'on baisse la garde à l'OMC. Par ailleurs, certains secteurs souffrent, y compris sur le territoire français. C'est le cas du porc et du veau de boucherie, qui est très dépendant du cours des matières premières.

De même, on ne peut pas continuer de considérer que la pêche va vivre longtemps sans qu'on puisse faire de nouveaux investissements. Toutes les questions qui se posent méritent d'être examinées, même si tout ne dépend pas du ministre, mais de mesures européennes.

La recherche est une priorité. En d'autres temps, avec 2 % d'augmentation du budget de la recherche, on aurait parlé de stagnation. En l'occurrence, le ministre a réussi à sauver l'essentiel pour la recherche et l'enseignement technique agricole, ce qui est un bon point pour lui, mais il ne saurait en tirer une grande gloire.

On peut également s'interroger sur les moyens consacrés à la sécurité sanitaire, en particulier aux points d'entrée communautaires et aux frontières. Au port du Havre, il y a un seul vétérinaire, qui, lorsqu'il est en congé, se fait remplacer par quelqu'un de la DDSV. Or ce port va connaître une augmentation de 20 à 30 % du trafic cette année et l'année prochaine. Avec si peu de moyens, sera-t-il possible de continuer à contrôler avec la rigueur qui convient les produits arrivant en France au moins autant que nous contrôlons ce que nous produisons nous-mêmes ?

On ne peut plus considérer que l'adaptation des filières à l'évolution des marchés soit encore une priorité pour le ministère de l'agriculture, puisque les crédits sont en baisse. Ceux des offices diminuent de 9 %. Quant à la vente du bâtiment de l'ONIC pour les financer, c'est une solution à courte vue et c'est une des premières fois qu'on accepte qu'un produit d'investissement serve pour le fonctionnement. Certaines rumeurs prétendent même qu'il n'est pas sûr que l'État soit vraiment propriétaire du bâtiment.

Les crédits alloués à l'appui au renouvellement des exploitations agricoles baissent de 10 millions d'euros. La promotion internationale des produits et du modèle agroalimentaire français perd 7,5 millions d'euros. On parle de priorités. Il faut les assumer, mais visiblement, ce budget ne le permet pas.

Il y aura davantage de temps pour discuter en séance publique où, au-delà des satisfecit, il sera possible de souligner les points qui font mal. Et il y en a beaucoup, dans ce budget qui baisse de 4 % en euros constants.

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