Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Hervé Morin

Réunion du 8 juillet 2008 à 15h00
Mission d’information sur les questions mémorielles

Hervé Morin :

S'agissant de la recherche, globalement, nous sommes assez libres, en tout cas dans nos milieux. À l'extérieur, nous pouvons être menacés. M. Pétré-Grenouilleau en est une preuve, même si son affaire relève de l'exception. Malheureusement, cette exception se répercute vers le bas. Je suis moi-même enseignant dans le secondaire. J'ai de nombreux amis formateurs en Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) qui constatent, dès la première fois où ils vont inspecter de très jeunes collègues, la difficulté qu'ont ceux-ci à faire passer certains cours, sur la Shoah, sur l'esclavage, etc. du fait de l'existence d'un négationnisme de base extrêmement prenant, qui amène à se demander ce que l'on peut encore dire.

Nous nous interrogeons depuis le début sur la médiation. Nous avons une histoire savante. Comment contribuer à diffuser l'histoire ? On a évoqué les différents niveaux d'histoire. On a peu évoqué le niveau de l'enseignement. Or il me semble qu'il y a un vrai problème de communication entre l'histoire savante et l'histoire dans le secondaire. Il y a peu de stages, peu de formation continue. Le niveau et les thèmes des PAF ou programmes académiques de formation sont tels qu'ils n'assurent pas de réelle formation permanente. Certains enseignants ne savent rien de ce qui a pu se passer depuis leur formation initiale, sauf s'ils ont eux-mêmes acheté des livres, suivi des émissions très spécialisées, par exemple sur Arte. Mais c'est tout. Un des rôles du Parlement pourrait consister à favoriser la formation permanente des enseignants en histoire.

Par ailleurs, ne pourrait-on pas envisager d'accompagner les commémorations d'un véritable travail scientifique ? La commémoration des évènements de 68, qui n'était pas une commémoration officielle, a donné lieu à une importante production. Même si cette production n'était pas toujours de qualité, une telle démarche peut être utile. On pourrait, autour de ce genre de journées, faciliter des recherches ou la tenue de colloques. Ce serait un moyen de créer des échanges entre ce qui a été fait d'un point de vue savant, le grand public, les enseignants du secondaire et nos chères têtes blondes.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion