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Intervention de Bernard Kouchner

Réunion du 20 mai 2009 à 16h15
Commission des affaires étrangères

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes :

Vous ne me faites pas commencer par le sujet le plus facile.

Nous nous attendions à une position de fermeté de la part du président Obama, et la manière dont s'était déroulée notre conversation avec le ministre des affaires étrangères israélien, M. Lieberman – même si celui-ci n'est pas exactement sur la même ligne que M. Netanyahu, lequel est à la tête d'un gouvernement de coalition – nous faisait imaginer un choc entre les deux conceptions. Le président Obama est, comme nous, un partisan déterminé de la création d'un Etat palestinien. M. Lieberman, ce n'est un secret pour personne, ne l'est pas ; il pense que le développement économique en Cisjordanie est un préalable, ce contre quoi nous nous sommes élevés. Quant à Gaza, il n'en parle pas car il en fait un sujet à part, ce que nous contestons tout autant.

Que va-t-il se passer ? Je pense que l'on va revenir aux négociations politiques. Mais la position américaine devait être précisée à l'issue des contacts avec les parties ; or je crains que la visite de M. Moubarak aux Etats-Unis ne soit reportée, et il reste aussi M. Abou Mazen. Après ces diverses rencontres, le président Obama délivrera son message ; il était prévu qu'il le fasse le 4 juin au Caire.

La position française, vous la connaissez : arrêt des colonisations, retour au processus de paix, création d'un Etat palestinien. Nous n'en démordrons pas. Ne vous laissez pas abuser par quelques dépêches tronquées. Quant à la position européenne, elle est ferme, même si elle est plus difficile à affirmer en cette période de transition.

J'ai cru que la position de M. Netanyahu n'était pas aussi dure que celle de M. Lieberman. Cependant, dans la conversation qui nous a été rapportée, s'il a affirmé que le retour au processus politique était possible, il n'a pas parlé d'Etat palestinien. Il n'a pas dit non plus qu'il imposerait la fin des colonisations – et il y en a toujours de nouvelles, ce qui est particulièrement inquiétant.

Enfin, nous pensions que le gouvernement de M. Salam Fayyad, avec qui nous avons tous très bien travaillé, pourrait réunir un plus large consensus ; le Hamas a affirmé qu'il n'en était rien – ce que je ne crois qu'à moitié.

Il y a donc un blocage, et pour nous il est clair qu'il faut créer un Etat palestinien. La position iranienne, au-delà du danger qu'elle représente, nous renforce dans cette certitude. C'est en dénouant le problème le plus épineux qui oppose le monde arabe à Israël et une partie du reste du monde que nous pourrons avancer dans le règlement de la question iranienne.

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