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Intervention de Morgan Tsvangiraï

Réunion du 25 juin 2009 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Morgan Tsvangiraï, Premier ministre du Zimbabwe :

Les Blancs sont au Zimbabwe depuis un siècle ; ils font partie de la communauté zimbabwéenne. Au moment de l'indépendance, bien qu'une politique de réconciliation nationale ait été menée, un exode s'est produit, certains Blancs ne se sentant plus en sécurité. Un mouvement similaire a été constaté dans tous les Etats d'Afrique au moment de leur indépendance. Cela étant, un nombre important de Blancs est resté au Zimbabwe ; ils sont environ 100 000 actuellement. Nous ne faisons pas de différence entre Zimbabwéens selon la couleur de leur peau. Notre société est extraordinairement tolérante, à la différence de l'Afrique du Sud où le racisme avait force de loi. Nos enfants ont grandi ensemble, et l'intégration est plus grande au Zimbabwe qu'elle ne l'est dans l'Afrique du Sud actuelle.

Il est vrai que la question foncière a semé la discorde. Une réforme s'imposait, qui devait être conduite de manière équitable, transparente et respectueuse de la loi. Or, celle qui a été menée il y a dix ans a eu des effets extrêmement fâcheux, puisqu'elle a été à l'origine d'une très grave pénurie alimentaire. Il convient à présent de revoir une méthode dont tous les partis politiques conviennent qu'elle était suicidaire car contraire au bon sens économique. Nous nous sommes attelés à ce dossier. Un audit est en cours, réalisé par une commission indépendante. Le problème épineux des droits de propriété doit être résolu. Il est impératif d'assurer la sécurité juridique de la propriété foncière pour permettre le retour des investisseurs. La commission indépendante traitera également de la question des indemnisations et réinstallations. Dans tous les cas, le sujet doit être abordé de manière rationnelle, dépassionnée et dépolitisée, sans faire intervenir la question raciale, trop chargée d'émotion. Ce dont il s'agit, c'est du bien commun, puisqu'il faut rétablir une agriculture productive.

La Chine ne vient pas en Afrique par philanthropie mais pour y faire des affaires. Nous avons entretenu de bonnes relations avec la Chine pendant cinq ans, mais elle n'a pas investi un centime dans notre pays au cours de cette période car nous n'étions pas solvables. À présent, la Chine constate que de nouvelles occasions se présentent et des discussions se sont engagées sur différents projets. Telle est la base de nos relations. J'invite les Etats-Unis et l'Union européenne à considérer la Chine comme un concurrent commercial, en affaire avec les Africains, et non comme une menace militaire.

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