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Intervention de Armelle Andro

Réunion du 19 mai 2009 à 16h00
Mission d’évaluation de la politique de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes

Armelle Andro :

La pratique de l'excision varie selon les pays. Au Mali, par exemple, elle est, historiquement, un rite de passage à l'âge adulte qui a lieu au moment de l'adolescence. Dans tous les pays d'Afrique, l'excision est aujourd'hui de plus en plus pratiquée sur des nourrissons, ce qui accroît les risques de lésions graves et de mortalité.

En France, il n'y a plus d'excision pratiquée dans la petite enfance. Le suivi des petites filles par les pédiatres et en PMI est très serré. Par contre, les associations signalent que des jeunes filles sont envoyées au pays par leurs parents, à l'entrée de l'adolescence, pour y subir une mutilation sexuelle et même, dans certains cas, être mariées de force. C'est pourquoi nous proposons, dans les recommandations figurant dans notre rapport à l'ACSE, que soit mis en place un soutien aux familles quand leurs enfants arrivent à l'adolescence. On peut comprendre que des parents, ayant vécu dans leur pays d'origine une adolescence qui ne ressemble en rien à celle que vivent leurs enfants nés et scolarisés en France, se trouvent démunis et envoient leurs enfants au pays. Il me paraît important de prendre en compte ces moments critiques où peut émerger à nouveau le risque de l'excision. Au vu des déclarations que nous ont faites leurs mères, nous estimons à un tiers la proportion de jeunes filles nées en France soumises à ce risque, soit par la pression familiale, soit par la pression du père, soit, en dernière instance, par une décision de la mère.

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