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Intervention de Daniel Paul

Réunion du 16 avril 2008 à 21h30
Modernisation du marché du travail — Article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Paul :

Nous demandions que 5 % des effectifs d'une entreprise puissent être éventuellement couverts par l'intérim, pour qu'elle puisse faire face aux objectifs de production, y compris en cas de difficultés ponctuelles. Aujourd'hui, nous sommes largement au-dessus de ce pourcentage de 5 %.

Actuellement, le nombre de salariés en CDI licenciés oscille entre 800 000 et 900 000 par an. Notons encore la forte progression des licenciements pour motif personnel, qui représentent à peu près trois quarts des licenciements. Enfin, les licenciements, dans neuf cas sur dix – à l'exception des licenciements économiques collectifs –, requièrent des procédures fort simples : un entretien suivi de l'envoi d'une lettre précisant les motifs.

En fait, licencier un salarié en CDI, au cours des deux premières années, ne coûte quasiment rien. Étant donné la forte instabilité du marché du travail, autant dire qu'une bonne partie des salariés n'est pas surprotégée, comme beaucoup dans votre majorité aimerait à le laisser croire.

Les vrais problèmes du marché du travail sont ailleurs. Ils résident dans la prise en compte de plus en plus pressante du seul taux de rentabilité comme critère de réussite économique, dans la recherche toujours plus forte de la compression des coûts, dans l'idée selon laquelle les salariés ne sont qu'un coût et non un investissement pour l'entreprise. Plus généralement, nos sociétés souffrent de la mise en concurrence toujours plus féroce à l'échelle mondiale des salariés, des forces de production, pour enrichir les détenteurs du capital, sans grande considération de la qualité du travail et du sort des forces productives.

Je vois sourire certains d'entre vous.

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