Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Isabelle Gillette-Faye

Réunion du 17 mars 2009 à 16h00
Mission d’évaluation de la politique de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes

Isabelle Gillette-Faye :

Nous sommes en train de réfléchir, notamment avec l'ANAEM – l'Agence nationale d'accueil des étrangers et des migrations – sur les outils à diffuser dans les pays d'origine afin de préciser le positionnement de la France et l'engagement que tout candidat à l'immigration doit prendre pour venir sur notre territoire. Nous cherchons les moyens de faire passer des messages avant le départ du pays d'origine. Cela répond, d'ailleurs, à une demande récente du conseil de l'immigration. Nous réfléchissons également sur le prochain conseil interministériel qui doit traiter de l'immigration de façon transversale.

Dans le cas des personnes qui sont nées et ont grandi en France et qui sont dans la reproduction de traditions du pays d'origine de la famille, tout dépend du contrôle social exercé par les familles.

Quand un homme, pour reprendre votre exemple, retourne au pays d'origine de sa famille pour se marier, il y a, ensuite, plusieurs cas de figure. Dans le premier, il laisse la jeune femme au pays et continue sa vie en France. Dans le deuxième, l'homme fait venir son épouse en France qui est au service de sa propre mère. Ne connaissant souvent pas le français, elle sera réduite à l'esclavage domestique, première levée et dernière couchée. Un troisième cas de figure se présente quand la femme a suivi un cursus universitaire et occupé un rang social important dans le pays d'origine. S'étant mariée pour pouvoir venir en France où elle espérait avoir plus de liberté et d'opportunités, elle se retrouve voilée et esclave domestique, état qu'elle n'accepte pas du tout. Elle ne parle pas de mariage forcé, mais de mariage arrangé lui ayant permis, avec son accord, de venir en France. Mais, en fin de compte, on se rend compte qu'elle est victime de la situation.

Les parents qui poussent leur enfant à aller se marier au pays le font parce qu'ils considèrent que le fait d'être né et d'avoir grandi en France lui a fait perdre leurs valeurs. Ils veulent que se perpétuent les traditions et la culture qui ont fait leur histoire.

Si certains jeunes hommes et certaines jeunes femmes acceptent ce conditionnement familial – conditionnement que l'école devrait avoir la force de combattre –, un nombre de plus en plus grand de jeunes hommes s'en affranchissent, expriment à leur famille leur opposition au mariage forcé et choisissent eux-mêmes leur conjointe, qui peut être d'une origine différente. Les jeunes filles n'ont malheureusement pas cette possibilité. Elles sont victimes d'une vision inégalitaire des rapports hommesfemmes, d'une image de la femme soumise et obéissante jusqu'à accepter la polygamie. Les femmes sont parfois soumises à des situations inégalitaires extrêmement fortes.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion