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Intervention de Daniel Bouton

Réunion du 9 avril 2008 à 9h30
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Daniel Bouton :

Je ne suis pas d'accord. Ces produits ne se vendent jamais aux particuliers, ils ne s'adressent qu'aux super-professionnnels. Mais nous avons été victimes, comme d'autres, du mirage du rating. La documentation juridique existe, tout y est décrit. Mais si les investisseurs professionnels l'ont, les intermédiaires comme les banques, ou les investisseurs finaux ne l'ont pas lue. Ils ont alors découvert qu'un produit triple A pouvait se baser sur des subprimes. Je ne suis pas forcément contre. Il faut que les investisseurs lisent la documentation pour savoir ce qu'ils achètent. C'est fondamental. Cela étant, la mécanique du produit sophistiqué n'est pas morte. Les rapports en cours de rédaction pour les différents régulateurs le disent, il ne faut pas s'arrêter au rating, qui ne vaut que pour ce qu'il donne, à savoir la solvabilité. Il ne mesure pas la liquidité. Il faut aussi que chaque investisseur professionnel fasse son boulot et aille regarder en profondeur.

Le subprime n'est pas mauvais en soi, il a servi pendant trente ans de politique du logement aux États-Unis. Ils n'ont pas d'organismes subventionnés par le contribuable par le biais du monopole d'un produit défiscalisé qui sert à financer le logement social. Ils ont une catégorie de marché qui a permis de loger des millions de ménages désargentés. Ce n'est pas idiot d'autant que, le marché montant, ces ménages ont pu s'enrichir. Néanmoins, pour une raison qui n'est pas très claire à mes yeux, le système a dérapé de 2005 à 2007, dans la mesure où on ne regardait pas si les gens pouvaient payer en ne se référant qu'au ratio loan to value. Ce n'est pas le subprime qui est mort, c'est la queue de distribution de la fin de cycle qui est de très médiocre qualité.

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