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Intervention de Daniel Bouton

Réunion du 9 avril 2008 à 9h30
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Daniel Bouton :

Je me suis fait enguirlander il y a cinq minutes, parce que l'on ne gagnait pas suffisamment de sous ! Je dirai que vous êtes l'auteur de la suggestion, monsieur de Courson !

Pour en revenir à la première question sur le risque systémique, je vous rappelle les deux dernières crises bancaires de cette nature : celle au Japon en 1991, dont je pense qu'il n'est toujours pas sorti et, en 1990, le collapsus du système bancaire suédois, d'une telle gravité qu'il a entraîné près de dix ans de stagnation. Les systèmes de régulation sont tels que la probabilité d'un risque systémique dans un des pays que vous avez cités est extraordinairement faible. Les grandes banques espagnoles, que je connais bien, je ne parle pas des petites, sont extrêmement bien capitalisées. Le milliard de profit de la Générale en 2007 le prouve bien, malgré tout ce dont on a parlé : nous avons tous – que ce soit nous, BNP-Paribas ou Calyon – une taille, une solidité, une profitabilité dans nos métiers telles qu'elles suffisent largement pour traverser des temps difficiles.

J'en profite pour compléter une de mes réponses. Faut-il augmenter le ratio de tier one, le ratio de fonds propres des banques ? C'est une question qui concerne fondamentalement les politiques et les régulateurs. J'y suis, en ce qui me concerne, complètement opposé pour une raison de « pro-cyclicité ». Dans le prochain cycle, quand tout ira bien dans l'économie, on pourra prendre la précaution d'augmenter les fonds propres pour la phase suivante – c'est aux régulateurs d'en décider. Il paraît d'ailleurs que la Société Générale a lancé en France la mode du 8 % de ratio de fonds propres obtenus par augmentation de capital. Mais, en creux de cycle, si j'étais le régulateur, ce que je ne suis pas, j'accepterais, pour des raisons de soutien à l'économie, que les ratios de tier one descendent. C'est un problème de Bâle II, connu uniquement des amateurs : la réglementation est intrinsèquement pro-cyclique et c'est, à mon avis, dangereux.

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