Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de François Loncle

Réunion du 6 novembre 2008 à 9h00
Commission élargie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Loncle :

Hier, nous examinions le budget de l'action extérieure de la France. Le groupe SRC s'est abstenu, pour montrer qu'il y avait des éléments positifs à côté d'autres qui le sont beaucoup moins, et que nous n'avions pas l'obsession du vote sanction.

En revanche, nous voterons contre ce budget, qui n'est pas bon. Le rapport de M. Emmanuelli et plusieurs remarques de Mme Martinez exposent clairement la situation. En effet, la hausse de l'aide au développement est une illusion, et la réalité est celle d'un budget de régression et d'opacité, l'opacité expliquant l'illusion. On parle pudiquement du contexte budgétaire « contraint », mais les crises alimentaire, écologique et financière touchent encore bien davantage les pays du Sud de la planète, qui ont pourtant droit au développement.

Comme en 2007, la France ne respecte pas ses engagements. L'objectif de 0,7 % fixé en 2012 glisse sur 2015. Et il ne sera pas atteint à moins d'un effort énorme de 1,5 milliard d'euros par an. Entre 2006 et 2007, l'APD est passée de 0,49 % du PIB à 0,37 % : les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les destinataires de l'aide et ceux qui, en France, se mobilisent, notamment les ONG, partagent la même inquiétude de voir la France abandonner son rôle moteur dans l'aide au développement tant en Europe que dans le monde.

Quant au dilemme entre aide multilatérale et aide bilatérale, je n'ai pas l'obsession du bilatéral parce qu'une bonne communication peut faire connaître ce que la France fait. En outre, l'aide bilatérale fait plus souvent les frais des arbitrages en cours d'année que l'aide multilatérale qui est plus « automatique ».

En matière d'aide multilatérale, notre contribution au PNUD va baisser de l'ordre de 10 % à 15 %. Nous étions déjà au douzième rang et nous allons encore reculer en 2009. Pendant ce temps, malgré la crise financière, l'Espagne augmente sa participation, la Grande-Bretagne aussi. Et les pays scandinaves, qui sont en tête du peloton, maintiennent leurs aides. L'affichage est cruel pour nous. On peut hélas en dire autant à propos du HCR et de l'UNICEF.

Voilà pourquoi nous ne voterons pas ce budget : il est mauvais.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion