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Intervention de Bruno Bezard

Réunion du 31 mars 2009 à 16h15
Commission des affaires économiques

Bruno Bezard :

Je ne suis pas schizophrène, monsieur Brottes ! Une entreprise publique peut à la fois être rentable et exercer ses missions de service public sans être victime d'un dédoublement de personnalité, dès lors que ces dernières sont identifiées et compensées. De plus, si nous prélevons 140 millions sur La Poste, nous lui versons 2,7 milliards.

Par ailleurs, notre travail ne consiste pas à ânonner des instructions que nous aurions reçues quelques minutes avant la réunion d'un conseil d'administration : nous participons pleinement à la préparation des décisions, le dernier mot revenant évidemment aux politiques. Nous passons de surcroît le plus clair de notre temps à réfléchir sur la stratégie des entreprises, notamment en matière d'investissements et de gouvernance.

Les comptes consolidés, monsieur Poignant, constituent en effet une innovation importante.

Les relations de l'État avec les entreprises sont quant à elles régies par une charte rédigée lors de la création de l'APE. Un certain nombre d'évidences y sont consignées s'agissant notamment des impératifs qu'impose une bonne gouvernance.

Les entreprises de l'APE, monsieur Paul, ont rapporté en 2007 14 milliards et les dividendes engrangés par l'État se sont élevés en 2008 à 5,6 milliards. Nous considérons que si une entreprise bien gérée doit certes en verser, il importe également qu'elle puisse investir ; en l'occurrence, nous raisonnons au cas par cas.

Il est par ailleurs exact que la situation diffère selon que l'État est actionnaire majoritaire ou minoritaire et, dans ce dernier cas, s'il l'est à hauteur de 35 % ou de 15 %. Quelle que soit la situation, il n'en demeure pas moins qu'il a un rôle important à jouer lors des assemblées générales. Toute la difficulté de l'exercice, pour nous, consiste à être à la fois proche des entreprises sans pour autant déresponsabiliser leur management.

S'agissant du groupe SAFRAN, vous avez sans doute fait référence à la situation de Gonfreville ; je ne la connais pas spécifiquement, mais il semble qu'il ne soit pas tant question d'une délocalisation que de la création d'une nouvelle activité dans une autre zone.

Par ailleurs, l'APE a beaucoup travaillé sur le dossier de l'automobile ; les entreprises de ce secteur doivent désormais pouvoir passer le mauvais cap que nous connaissons, la sauvegarde de notre patrimoine industriel étant absolument indispensable.

Quant au financement d'AREVA, plusieurs hypothèses se présentent : renforcement de sa rentabilité opérationnelle, cession d'actifs non stratégiques, augmentation de capitaux ; à ce jour, aucune décision n'a été prise, mais nous nous efforçons de conseiller au mieux les décideurs politiques.

Enfin, il est important que les entreprises apprennent à mieux travailler ensemble – je pense au différend ayant opposé AREVA et EDF s'agissant de l'utilisation de l'usine de La Hague. « L'équipe de France » doit être unie !

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