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Intervention de Maxime Bono

Réunion du 20 mai 2008 à 15h00
Questions au gouvernement — Crise de la pêche

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Bono :

Ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche. J'y associe, bien sûr, les députés socialistes de notre façade maritime, et plus particulièrement Bernard Cazeneuve, député-maire de Cherbourg.

Monsieur le ministre, depuis bientôt une semaine, les pêcheurs de notre pays sont en colère, car la hausse constante du prix du gazole ruine les armements, contraint les bateaux à rester à quai et prive les équipages de tout revenu. Ils sont en colère également car les promesses faites, les assurances données et les espoirs que certains propos avaient fait naître n 'ont pas été suivis d 'effets.

Le 6 novembre, au cours d'une visite mouvementée au Guilvinec, le Président de la République affirmait : « Je n'ai pas l'intention de laisser mourir la pêche. » En déplacement à Boulogne-sur-Mer, il poussait même la démagogie jusqu'à promettre qu'il profiterait de la présidence française de l'union européenne pour « sortir des quotas de pêche » !

Aujourd'hui, plus personne ne croit à ces promesses, et les pêcheurs ne croient plus, monsieur le ministre, en votre plan pluriannuel. Ils ignorent encore à ce jour si les mesures prévues pourront être mises en oeuvre, leur compatibilité avec les règles de Bruxelles n'étant toujours pas établie. Aujourd'hui, un bateau qui part en pêche s'endette, et l'ensemble de la filière ne peut admettre qu'à ce jour, la seule mesure réellement financée et mise en oeuvre du plan que vous aviez annoncé soit destinée à la destruction des bateaux sortis de la flotte.

Monsieur le ministre il est urgent que le dialogue reprenne. À ce jour, plus de quinze ports sont bloqués, et bien d'autres en grève. Le mouvement ne cesse de s'étendre, à la mesure du désespoir qui s'empare des équipages. Dans l'immédiat, et dans 1'attente de mesures structurelles, seules à même de garantir l'avenir des métiers de la mer, dans l'attente de la modernisation des bateaux pour une moindre consommation et une plus grande sécurité, des mesures sociales au profit des équipages sont indispensables. Celles-ci ne dépendent pas de la législation européenne. Monsieur le ministre, êtes-vous prêt, demain, à ouvrir le dialogue en ce sens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)

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