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Intervention de Xavier Darcos

Réunion du 4 novembre 2008 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2009 — Enseignement scolaire

Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale :

Enfin, je ne saurais terminer cette présentation des réformes de l'école primaire sans saluer le travail accompli par les parlementaires, en particulier l'initiative prise par votre rapporteur pour avis, Frédéric Reiss, et par les députés Benoist Apparu et Guy Geoffroy, qui prévoit, au travers d'une proposition de loi, la généralisation des établissements publics d'enseignement primaire pour toutes les écoles de plus de quinze classes.

Je remercie également André Schneider, qui a apporté son soutien à ce dispositif et propose une idée complémentaire intéressante, consistant à rattacher des écoles primaires à des collèges. Je pense qu'il ne faut pas faire preuve d'aucun dogmatisme en la matière. En tout état de cause, il convient de doter les regroupements de classes d'une structure administrative, car il n'est pas normal qu'une classe ne dispose pas d'intendance et se trouve obligée de passer par la caisse des écoles pour acheter des timbres. Je soutiendrai donc cette proposition de loi qui permettra de moderniser l'organisation de l'école primaire.

La fin du second cycle de la scolarité représente un autre défi, ne serait-ce que parce que 150 000 élèves sortent chaque année du système éducatif sans diplôme et sans que l'on sache exactement ce qu'ils deviennent. Il importe que nous soyons en mesure de mieux orienter les élèves au moment du passage du collège vers le lycée, en les dirigeant éventuellement vers une filière de formation professionnelle ou une filière de l'enseignement supérieur avec moins de déchet qu'aujourd'hui.

Lutter contre les sorties sans qualification et répondre au défi de la qualification pour tous supposait de rénover la voie professionnelle, qui souffrait depuis trop longtemps d'un déficit de considération. L'élément emblématique de cette réforme, c'est l'organisation en trois ans de la voie professionnelle, afin d'assurer l'égale dignité des trois voies du lycée. À la rentrée 2008, 70 000 élèves se sont engagés dans un cursus de baccalauréat professionnel en trois ans qui deviendra la référence en 2009. Là aussi, que n'a-t-on pas entendu lorsque j'ai formulé cette proposition ! Aujourd'hui, cette réforme dont la mise en place s'est faite de façon satisfaisante fait l'objet d'un consensus quasi général.

Parce qu'il est nécessaire que le lycée s'adapte aux réalités contemporaines et évolue une nouvelle fois, j'ai aussi engagé une réforme du lycée, pas par manie de la réforme, mais en raison du taux d'échec trop élevé qui était constaté. Le lycée doit assurer une meilleure préparation aux études supérieures et offrir de nouveaux services aux élèves des lycées généraux et technologiques pour leur permettre de mieux s'orienter.

Ainsi, la nouvelle classe de seconde qui sera mise en place à la rentrée 2009 se caractérisera par une nouvelle organisation du temps scolaire dans l'année et dans la semaine. La nouvelle année scolaire comportera deux semestres, ce qui nous permettra d'organiser quatre rendez-vous annuels avec l'élève au lieu de trois aujourd'hui : deux conseils de mi-semestre et deux conseils de fin de semestre, où sera notamment abordée l'orientation de l'élève. Cette nouvelle organisation s'accompagnera d'un soutien scolaire adapté, d'une aide méthodologique, d'un conseil d'orientation, d'un travail interdisciplinaire et, pour ceux qui le souhaitent, d'un travail d'expertise. C'est une conception totalement nouvelle de la classe de seconde qui va être mise en oeuvre.

La nouvelle semaine scolaire comportera trois grands ensembles : des enseignements généraux de tronc commun sur une durée totale de vingt et une heures, auxquels s'ajouteront six heures d'enseignements complémentaires proposés sous forme de modules, ainsi qu'un accompagnement personnalisé de trois heures hebdomadaires.

Cette réforme du lycée, vous l'avez noté, n'a aucune conséquence budgétaire sur le PLF pour 2009. Si nous ne renouvelons pas 2 000 postes d'enseignants du secondaire partant à la retraite à la rentrée 2009, c'est parce qu'il y aura, à ce moment-là, 22 000 élèves en moins dans les classes du second degré.

Si 1 000 postes d'enseignant du second degré et 500 du premier degré actuellement déchargés ou mis à disposition d'instances diverses sont réaffectés auprès des élèves, c'est parce qu'il est de notre devoir d'employer pleinement les moyens de l'éducation nationale là où ils profitent le plus à nos élèves. Le face-à-face avec les élèves est l'essence même du métier d'enseignant : les moyens que vous nous donnez sont avant tout destinés à assurer cette mission fondamentale.

Pour redevenir un modèle, notre école doit également offrir de nouveaux services aux élèves et aux familles. Je souhaite donner à la France une école plus juste et mieux adaptée aux besoins des familles. Cette voie a d'ailleurs été ouverte par le Président de la République lorsqu'il a souhaité que tous les enfants puissent fréquenter les mêmes écoles.

Projet fondamentalement humaniste – évoqué par Yvan Lachaud –, l'accueil et l'intégration des enfants handicapés en milieu scolaire ordinaire, dès lors que leur handicap le permet, constitue pour moi une nécessité, un objectif prioritaire et même un impératif moral que je me suis efforcé de rendre possible dès mon arrivée à la tête du ministère de l'éducation nationale.

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