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Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Réunion du 15 janvier 2008 à 15h00
Projet de loi constitutionnelle modifiant le titre xv de la constitution — Question préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

…l'Union européenne se replie, comme d'autres en 1791, sur ses oligarchies avec leurs petites certitudes et veut passer en force.

Ce faisant, elle met en péril la belle idée européenne car, l'histoire l'a prouvé, aucune entité artificielle et autoritaire ne peut durablement s'imposer aux peuples et aux nations qui la composent.

C'est vrai, fort du vote populaire du 29 mai, fort de son élection après une campagne audacieuse, le Président de la République avait toutes les cartes en main pour proposer à ses partenaires une Europe différente, indépendante, démocratique, porteuse de progrès social.

Pour cela, il fallait à l'évidence oser le veto sur l'ouverture de nouveaux chapitres de négociations avec la Turquie. Pour cela, il fallait offrir une politique de défense commune, indépendante de l'OTAN, ce qui est le contraire de ce que l'on fait aujourd'hui. Pour cela, il fallait engager une vraie négociation sur la Banque centrale avec l'Allemagne. Pour cela, il fallait obtenir des droits de douane écologiques et sociaux redonnant corps à l'indispensable préférence communautaire. Pour cela, il fallait susciter de vraies coopérations à la carte, notamment scientifiques, universitaires, culturelles. Autant d'orientations dont on nous dit, aujourd'hui, que ce sont celles de la présidence française. Mais que durera la présidence française ? Six mois. Et combien de temps dureront ces institutions ? Des années, sinon des dizaines d'années. C'est un marché de dupes. La présidence française passera comme l'éclair, alors que les institutions de Lisbonne – si par malheur elles sont adoptées – resteront longtemps et enchaîneront un peu plus notre pays.

Nous avons cru sortir de l'isolement, mais, comme disait le général de Gaulle, à force de dire oui à tout le monde, on finit par disparaître soi-même. Vous avez voulu dire oui à nos partenaires mais vous allez faire disparaître notre pays et, surtout, rendre illégitime votre pouvoir.

Comment croyez-vous que la France va pouvoir se redresser, avec un euro à 1,50 dollar, avec un libre-échange totalement déloyal, avec le dumping social et fiscal des dix nouveaux entrants et l'absence de contrôle aux frontières qui laisse pénétrer sur notre sol un flux de populations qui entendent bien profiter de notre système social ? Comment la majorité et le Président pourront-ils respecter leurs promesses ? Les derniers chiffres du commerce extérieur montrent que, si bien évidemment la France doit faire un effort et si bien évidemment l'Europe n'est pas responsable de tous les travers, il doit y avoir redressement français, effort français et réorientation européenne.

Je finirai sur un dernier argument, monsieur le président.

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