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Intervention de Laurent Fabius

Réunion du 23 juin 2009 à 21h30
Lutte contre les violences de groupes — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Fabius :

Faites attention : la caricature que vous faites des positions de la gauche ne vous exonère pas en excusant la minceur de vos résultats. Et la réalité, c'est que la gauche n'a absolument pas les positions que vous lui prêtez. Il y a ici des responsables de terrain du parti socialiste qui vous disent que notre position n'a rien à voir avec celle que vous décrivez.

S'il y a un échec de votre part, celui-ci est dû à deux grandes raisons. La première, c'est que vous considérez que, plus il y a de lois, mieux cela va fonctionner. Guy Braibant, grand juriste malheureusement décédé, disait qu'il en est de l'inflation législative comme de l'inflation tout court, c'est-à-dire qu'elle abaisse la valeur des lois qu'on produit. À chaque fois que vous ajoutez une nouvelle loi, vous diminuez la force de la loi.

La seconde, c'est qu'une partie des terrains est abandonnée parce que les policiers ne sont pas toujours en nombre suffisant, parce que la prévention n'est pas au rendez-vous, parce que l'éducation n'est pas ce qu'elle devrait être, parce que, et ce n'est pas une excuse, il y a des réalités économiques et sociales, des problèmes de logement.

Il ne suffit pas de faire preuve de triomphalisme, d'affirmer que la politique menée est un grand succès et que les problèmes sont engendrés par un phénomène nouveau : les bandes. Comme cela a été souligné, celles-ci existent depuis très longtemps. Il faut donc bel et bien constater que votre politique est, malheureusement, un échec.

Une nouvelle loi est donc proposée aujourd'hui. Elle est l'occasion de dire que deux conceptions s'affrontent. Peut-être serai-je trop schématique… J'ai relu avec attention le rapport de M. Estrosi. Il est intéressant et même amusant à lire. Il nous explique en effet du début à la fin que la réussite en matière de sécurité passe par un triptyque composé du Président de la République, de la législation et de la communication. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) C'est sur ce triangle que tout repose. Pas une phrase, j'exagère à peine, qui ne fasse référence à M. Sarkozy, sous sa double espèce : ministre de l'intérieur – hier –, Président de la République – aujourd'hui.

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