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Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 18 mars 2009 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2009 — Exception d'irrecevabilité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

La question des riches a toujours divisé la droite et la gauche. C'est même un des fondements de leur différence politique.

Éric Woerth a demandé s'il est scandaleux de gagner de l'argent dans notre pays : non, si c'est par son travail, oui, si c'est en spéculant, en pressurant les salariés, en les licenciant, en les condamnant à des conditions de travail insupportables, en s'en prenant à la protection sociale ou en se livrant à une quête éhontée des paradis sociaux, dont on parle moins.

Est-il scandaleux de gagner de l'argent ? Non, si cela se situe dans des limites compatibles avec la croissance économique, oui si ce gain est sans limite aucune. Or vous êtes responsables d'avoir entretenu une façon scandaleuse de gagner de l'argent, qui a abouti à un enrichissement excessif cependant que d'autres souffrent, en laissant des dividendes augmenter de 10 % à 25 % et en créant des fonds spéculatifs durant toutes ces années où Patrick Artus répétait inlassablement que l'argent coule à flots.

Osons tout de même nous poser la question de la bonne répartition des richesses, même si le faire semble incongru dans cette assemblée ! Une bonne répartition des richesses ne doit-elle pas permettre, à ceux qui en ont le plus besoin, de manger, de s'éduquer, de se loger et de se soigner ?

On nous explique également que les riches, s'ils étaient trop imposés, partiraient. Cela signifierait, tout d'abord, qu'ils n'ont d'autre patrie que le fric, ce qui est très désagréable pour eux – mais, après tout, c'est leur problème. En revanche, et c'est plus important, cette assertion pose à la fois la question des paradis fiscaux, dont il ne faut pas aménager le fonctionnement mais qu'il faut supprimer partout, et celle de l'harmonisation fiscale en Europe et dans le monde.

Quant à savoir si les riches sont vraiment trop imposés, cette assertion repose sur un argument apparemment de bon sens, selon lequel il serait abusif de travailler un jour sur deux pour payer ses impôts. Présentation astucieuse, dans la mesure où la réponse n'est évidemment pas la même selon qu'on est smicard ou milliardaire : dans le premier cas, verser la moitié de son salaire en impôt serait énorme car le smicard ne pourrait plus assurer ses besoins. En revanche, dans le cas du milliardaire, le problème n'est pas l'argent qu'il verse, mais l'argent qu'il lui reste et ce qu'il en fait.

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