Elle a permis à cette démocratie beaucoup plus vivante que la nôtre de soumettre à sa population des questions de société telles que la place de l'Église catholique dans l'État, le droit des parents adoptifs, le droit à la vie de l'enfant à naître ou la légalisation partielle de l'avortement. Sur tous ces sujets, nous croyons détenir la solution alors que c'est à la population d'en décider en fonction de ses évolutions, de sa sociologie et de ses croyances profondes.
En adoptant le référendum d'initiative populaire, nous moderniserions nos institutions conformément à la volonté de leur fondateur. En effet, il n'y a rien de plus gaulliste que le recours au peuple. Le général de Gaulle a non seulement souhaité l'élection du Président de la République au suffrage universel, mais il a également eu recours au référendum en de nombreuses occasions, la dernière ayant eu une issue malheureuse pour lui. J'ajoute que le citoyen est plus et mieux informé qu'hier, et qu'il souhaite participer davantage à la vie démocratique.
Enfin, il me semble que la rareté des référendums a affaibli leur valeur et, souvent, transformé leur sens, la population ayant tendance à répondre à une autre question que celle qui est posée. Si nous faisions régulièrement appel au peuple grâce à ce que les Suisses appellent des « votations », les décisions populaires auraient une plus grande validité. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)