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Intervention de Robert Lecou

Réunion du 16 juin 2009 à 21h30
Développement et modernisation des services touristiques — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRobert Lecou :

France première destination touristique, France terre d'accueil, France référence, France qualité, France identité, France historique et patrimoniale, France diversité : la France porte en elle les atouts qui lui permettent de faire du tourisme l'un des secteurs dynamiques de son économie. Face à d'autres secteurs qui se distinguent par leur puissance et leur masse, le tourisme s'appuie sur la diversité de l'offre et ce que j'ai envie d'appeler le « pluralisme éparpillé » ; aussi n'est-il pas considéré comme il se doit. Pour se recrédibiliser, ce secteur économique est même – avouons que c'est surprenant –obligé d'utiliser la formule « industrie du tourisme » ou « industrie touristique ».

Grâce aux 82 millions de visiteurs étrangers et aux touristes français qui privilégient la France, le chiffre d'affaires, les rentrées de devises et le nombre d'emplois générés par le tourisme sont plus importants que ceux du secteur de l'automobile et d'autres grandes industries.

Monsieur le secrétaire d'État, votre volonté politique de favoriser le développement et la modernisation des services touristiques est juste. C'est aussi une juste préoccupation dans le monde globalisé d'aujourd'hui où la concurrence est rude, car nos atouts sont aussi ceux des autres destinations. S'il était besoin d'apporter un élément d'appréciation sur l'intérêt de notre démarche, il suffirait de relever que la première destination touristique au monde n'est que le troisième pays en termes de recettes. Atouts, certes, mais potentialités à développer si nous voulons maintenir notre rang et même progresser.

Ne pas réagir serait même suicidaire, car on décèle un essoufflement général. Le parc hôtelier, surtout le parc intermédiaire, souffre et se dégrade. La profession a du mal à trouver des gens qui veulent travailler dans le contexte qui leur est proposé. L'exigence des standards et des normes du touriste français ou étranger s'affirme. Il faut donc que les professionnels maintiennent et même améliorent les services. Pour cela, il faut les aider, ou plutôt les accompagner, car les professionnels du tourisme, qui aiment leur métier, attendent qu'on leur simplifie la vie.

Vous proposez, monsieur le secrétaire d'État, cette simplification avec la transposition de la directive « service » : passer de quatre régimes d'autorisation préalable à un régime de déclaration unique, simplifier les conditions d'application d'aptitude professionnelle vont dans le bon sens pour les opérateurs de vente et les clients, tout en répondant aux exigences européennes.

En simplifiant, vous modernisez ; en proposant une nouvelle classification hôtelière, vous rénovez l'offre et vous recrédibilisez les hébergements, car les clients veulent savoir quels services et quel confort leur seront proposés à un niveau de prix mieux apprécié à l'avance.

Les hôteliers y gagneront la confiance, valeur essentielle dans l'acte commercial.

Je souhaite mentionner une autre mesure qui va dans le bon sens : l'accès des salariés des petites entreprises aux chèques-vacances gomme une injustice et va permettre à de nouveaux bénéficiaires dans les PME-PMI d'accéder aux séjours touristiques. Ces évolutions favorables sont appréciables et font de ce projet de loi un bon texte.

Je voudrais poser quelques questions sur des points essentiels. Comment favoriser l'évolution des mentalités pour attirer vers les emplois que peut offrir le secteur du tourisme ? Il faut que le serveur soit fier d'être serveur.

Comment envisager la formation et l'adaptation des lycées professionnels, des lycées hôteliers ? Il faut au tourisme des salariés compétents et heureux d'exercer leur métier.

Comment affirmer une meilleure organisation dans ce marché unique, qui, avec ses 500 millions d'habitants, fait de l'Europe un réservoir à mieux exploiter ? À quand une classification hôtelière européenne ?

Ces questions posées ne m'empêchent pas, monsieur le secrétaire d'État, de souhaiter que nos débats enrichissent votre projet de loi, qui mérite d'être voté. Alors que la France risquait de s'endormir sur ses lauriers, le texte est pertinent, il est bienvenu, il propose des avancées. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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