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Intervention de Christian Eckert

Réunion du 7 juillet 2009 à 9h30
Dérogations au repos dominical — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Eckert :

Mais, me direz-vous, cela arrange les familles recomposées. Mais refusez-vous à ces familles, qui ont été décomposées, le droit de se recomposer autrement ? Des femmes seules peuvent très bien retrouver un compagnon. De toute façon, cette proposition de loi fera bien plus de dégâts dans les familles ordinaires qu'elle ne résoudra des problèmes de garde alternée dans quelques cas. Sachez que chez les infirmières, une des professions qui travaille le plus le dimanche, l'on trouve l'un des plus fort taux de divorce et de séparation.

Votre grand argument, c'est que le travail du dimanche se fera sur la base du volontariat. C'est faire peu de cas du lien de subordination entre l'employeur et le salarié. Quelle liberté aura vraiment ce dernier, pour lequel son emploi est vital, sur le plan matériel mais aussi pour se sentir utile socialement ? Il sera mis devant « le choix de Sophie » : travailler le dimanche ou risquer de perdre son emploi, même mal payé. Quant à ses problèmes familiaux, à lui de les résoudre. Il y a en réalité une certaine perversité à parler de volontariat, et même de demander aux salariés de se déclarer volontaires pour travailler le dimanche.

Voici d'ailleurs un cas qui va vous intéresser, monsieur Mallié : selon un article du 27 janvier dernier, l'hypermarché Géant Casino de Salon-de-Provence a licencié un salarié qui avait refusé de travailler le dimanche 14 décembre. Il avait pourtant fait savoir un mois auparavant qu'il n'était pas volontaire. Après avoir fait tous les dimanche pendant sept ans, il avait désormais quelqu'un dans sa vie et voulait lui consacrer plus de temps. Le directeur du magasin lui a fait part de son point de vue par un courrier indiquant : « Je vous avais rappelé qu'afin de satisfaire notre clientèle en cette période, nous devions mettre en place les structures nécessaires ; que dans la mesure du possible, votre demande serait respectée, mais que, dans un souci d'équité, il était possible que vous soyez amené à travailler. » La bourde de la direction est patente. Cette mise à pied motivée par écrit est une grande première. Cela confirme ce que nous avons toujours dit : le travail du dimanche fondé sur le volontariat est une vaste fumisterie. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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