Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Noël Mamère

Réunion du 22 septembre 2008 à 15h00
Débat et vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en afghanistan

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Faut-il rappeler ici avec quelle désinvolture il a entraîné notre pays dans une politique contraire à ses intérêts ? Souvenez-vous : cela ne se passait ici devant notre assemblée mais devant la Chambre des Communes britannique, à l'époque de Tony Blair que l'on surnommait le « caniche de Bush ». Bafouant la représentation nationale, le Président de la République avait annoncé l'envoi de 700 soldats supplémentaires en Afghanistan, venant s'ajouter aux quelque 2 000 militaires français des forces spéciales déjà présents sur place.

Ce faisant, il a à la fois rompu la tradition républicaine et trahi la parole qu'il avait donnée, le 16 avril 2007, en pleine campagne électorale : « La présence des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive. Le Président de la République – c'était Jacques Chirac – a pris la décision de rapatrier nos forces spéciales, c'est une politique que je suivrai. ».

« Si vous regardez l'histoire du monde, ajoutait-il, aucune armée étrangère n'a réussi dans un pays qui n'était pas le sien. Aucune ! » On ne pouvait mieux dire. Le candidat Sarkozy savait déjà que l'affaire tournait au bourbier. Alors pourquoi ce reniement de la parole donnée, quelques mois plus tard ?

Il n'existe aucune raison morale ou politique pour justifier le droit de jouer ainsi avec la vie de nos soldats et de la population afghane. C'est pourquoi le Président de la République et votre gouvernement doivent être considérés comme comptables de la mort de ces soldats comme vous serez comptables de toutes les autres victimes civiles de cette sale guerre si vous maintenez nos troupes dans de telles conditions. (Murmures sur les bancs du groupe UMP.)

C'est d'ailleurs aussi ce que disent à leur manière les militaires français, sous le couvert de l'anonymat. Ils ne comprennent pas comment et pourquoi l'on peut soumettre la conduite de cette guerre aux errements stratégiques du Pentagone ou s'engager avec des troupes sous-équipées, qui ne sont pas adaptées à la guerre de guérilla. Les 700 soldats envoyés à la va-vite en 2008 n'ont eu ni l'entraînement ni l'équipement nécessaire. (Protestations sur les bancs des groupes UMP et NC.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion