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Intervention de Noël Mamère

Réunion du 8 décembre 2008 à 16h00
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Reprise de la discussion, amendements 88 702 803

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Je suis évidemment favorable à cet amendement.

Souvenons-nous du « décollage » de La Chaîne Parlementaire. Elle a trouvé un public durant la commission d'enquête sur l'affaire dite d'Outreau. C'est à cette occasion que les Français ont suivi, avec un vif intérêt, nos auditions et nos débats.

Il est vrai qu'une partie des Français qui n'ont pas la TNT suivent sur France 3 les séances de questions d'actualité, qui ne donnent pas toujours, en effet, une très bonne image de notre Parlement, mais qui ont au moins le mérite de mettre en évidence la vitalité démocratique de notre pays.

Mais en vérité, il faut aller plus loin. Et je rejoins en cela ce qu'a dit notre collègue Martin-Lalande. Certains – et il y en a ici – défendent l'idée d'une fusion entre LCP et Public Sénat. Je pense que ce serait aller trop vite, de même que l'on va trop vite dans la réforme du service public de l'audiovisuel.

En revanche, il faudrait réfléchir à une forme de mutualisation, qui permettrait de réaliser des économies d'échelle, sans qu'il s'agisse pour autant d'instaurer une rédaction unique.

Mais je voudrais demander à mes collègues de regarder ce qui se passe en dehors de nos frontières, en particulier aux États-Unis d'Amérique. La chaîne PBS, qui est publique – c'est d'ailleurs la seule du pays –, retransmet très abondamment les débats du Sénat comme ceux de la Chambre des Représentants. Et elle va aussi sur le terrain, où elle contribue à l'éducation civique. En France, si des chaînes doivent y contribuer de même, parce qu'elles se trouvent au coeur de la démocratie, ce sont bien La Chaîne Parlementaire et Public Sénat.

Il faut donc être beaucoup plus ambitieux pour ces deux chaînes. Elles font des efforts, sans être dotées de moyens énormes, et méritent de devenir des chaînes à part entière, des chaînes d'éducation à la démocratie. Elles ne doivent pas seulement retransmettre les débats qui se tiennent dans l'hémicycle, mais aussi ceux des commissions. La dernière révision constitutionnelle n'a pas posé comme principe l'ouverture systématique à la presse des travaux des commissions. Cette ouverture est devenue une exception. Cela freine le travail des chaînes parlementaires. On pourrait imaginer au contraire que l'exception, ce soit le huis clos. Il faut inverser la pyramide, si je puis dire.

Ayons donc beaucoup plus d'ambition quant au rôle que doivent jouer pour l'instant ces deux chaînes, et peut-être, demain, une grande chaîne du Parlement, qui aurait pour vocation de retransmettre les débats en séance publique et les travaux en commission, tout en jouant un rôle de proximité en contribuant à l'éducation à la démocratie.

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