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Intervention de Bernard Laporte

Réunion du 13 janvier 2009 à 9h30
Questions orales sans débat — Régime fiscal des cotisations de complémentaire santé des retraités

Bernard Laporte, secrétaire d'état chargé des sports :

Monsieur le député, vous avez bien voulu appeler l'attention de la ministre de la santé sur la question de l'accès à une couverture complémentaire santé. Vous souhaitez que les retraités, selon vous désavantagés par rapport aux salariés, bénéficient d'une défiscalisation de leurs cotisations.

Les cotisations des actifs aux complémentaires de prévoyance bénéficient effectivement d'une exonération, car l'adhésion à un régime de prévoyance vise à financer le versement de revenus de remplacement complémentaires aux prestations de base de l'assurance maladie en cas de maladie ou d'invalidit conduisant à l'interruption de l'activité professionnelle.

Ces exonérations ne s'appliquent, pour les salariés, que si les cotisations présentent un caractère obligatoire et, pour les non-salariés, que si elles sont versées dans le cadre d'un contrat de groupe. Il faut également préciser que, en contrepartie de cette exonération, les prestations complémentaires sont soumises à l'impôt sur le revenu.

Vous l'avez souligné, les cotisations des retraités ne bénéficient pas d'exonération, car elles constituent une utilisation personnelle du revenu, destinée à financer une adhésion individuelle et facultative à un régime de prévoyance complémentaire.

J'attire également votre attention sur le fait que les prestations servies aux retraités par les organismes de prévoyance complémentaire sous forme de rentes sont exonérées d'impôt sur le revenu.

D'autre part, les actions visant à faciliter l'accès à une complémentaire santé, notamment pour les personnes retraitées, ont été développées au cours des deux dernières années. Vous le savez, la couverture maladie universelle complémentaire offre depuis 2000 aux personnes dont les ressources sont les plus faibles – moins de 621 euros pour une personne seule – une complémentaire santé gratuite, assortie d'une dispense d'avance de frais.

En outre, une « aide à la complémentaire santé » existe depuis 2005 ; elle est destinée aux personnes dont les revenus sont inférieurs au plafond de la CMUC majoré, depuis 2007, de 20 % , soit 745 euros pour une personne seule. Conçue pour éviter les effets de seuil de la CMUC, cette aide permet de prendre en charge, en moyenne, 50 % du coût de souscription à une complémentaire santé. Plus élevée pour les personnes âgées, elle bénéficie donc davantage aux retraités : elle atteint 400 euros à partir de soixante ans, contre 100 euros pour les moins de vingt-cinq ans, par exemple. De fait, les personnes de plus de soixante ans représentent environ la moitié du budget de l'ACS.

De surcroît, cette aide a été améliorée au cours des trois dernières années. Ainsi, en 2006, elle a été fortement revalorisée, passant de 250 à 400 euros à partir de soixante ans, soit une augmentation de 60 %. En 2007, le plafond de ressources a été augmenté, passant de 15 % à 20 % de plus que le plafond de la CMUC. Plus de deux millions de personnes peuvent ainsi bénéficier du dispositif. Enfin, depuis 2008, l'aide prend la forme, simplifiée, d'un chèque, ce qui permet à ses bénéficiaires de saisir immédiatement l'avantage financier consenti. Des courriers ciblés ont en outre été transmis aux personnes éligibles à cette aide, notamment aux 360 000 titulaires isolés du minimum vieillesse.

Ces efforts portent leurs fruits : l'ACS, qui a coûté environ 87 millions d'euros à l'assurance maladie en 2008, bénéficiait effectivement à 410 155 personnes au 31 août 2008, soit 34,5 % de plus qu'en août 2007.

Toutes ces mesures montrent que l'égal accès de tous, notamment des personnes âgées à faible revenu, aux soins médicaux constitue une priorité pour le Gouvernement, qui entend, soyez-en assuré, poursuivre ces efforts.

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