Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Monique Boulestin

Réunion du 15 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Boulestin :

Mais nous savons que les apprentissages fondamentaux nécessitent dès le plus jeune âge la mobilisation de tous les acteurs de la communauté éducative, notamment ceux de la médecine scolaire : médecins, infirmiers, psychologues.

J'attire donc votre attention sur le taux d'encadrement médical, aujourd'hui insuffisant pour les élèves, et notamment pour ceux du premier degré. En effet, à ce jour, il est globalement prévu 1 201 médecins pour plus de 12 millions d'élèves, soit plus de 10 000 élèves par médecin en moyenne nationale brute. De plus, comme en 2007, aucune création de poste d'assistante sociale ou de médecin scolaire n'est envisagée pour 2008.

Ainsi, de nombreux établissements scolaires n'ont plus de médecins en titre et seules les urgences sont assurées à la demande.

Or il est impératif que, pour les enfants atteints de maladies chroniques comme le diabète, l'asthme ou les allergies alimentaires, soient mis en place des protocoles spécifiques en présence du médecin scolaire et des parents, afin d'éviter des drames tels qu'en ont connu récemment des restaurants scolaires. Il est également indispensable que les médecins scolaires détectent au plus tôt les difficultés d'apprentissage, comme les dyslexies, ou les troubles organiques pour prévenir l'échec scolaire. Il est par ailleurs essentiel, que le bilan à l'âge de 6 ans soit réalisé partout sur le territoire national, d'une façon sérieuse et efficace, afin que la détection précoce des difficultés d'ordre médico-neuropsychique puisse déboucher sur une véritable évaluation des capacités langagières nécessaires aux apprentissages.

Que dire enfin des enfants en danger au sein de la cellule familiale et de tous ceux ayant des conduites à risque, qui ne peuvent plus bénéficier d'une écoute attentive ni d'une prise en compte de leurs souffrances psychiques ? Je vous rappelle à cet égard qu'il n'y a toujours pas d'assistantes sociales dans le premier degré et que le médecin scolaire est souvent sollicité pour des enfants dont la situation familiale est difficile, voire alarmante.

Certes, la suppression des PAI ou des CMPP n'est pas à l'ordre du jour. Il est toutefois à craindre qu'ils soient fortement fragilisés dans la perspective des restrictions budgétaires prévues pour les services de santé scolaire.

Que comptez-vous faire, monsieur le ministre, pour que la médecine scolaire soit réévaluée à sa juste valeur ? La renverrez-vous vers la médecine de ville – auquel cas, pour bon nombre d'enfants, le relais ne sera pas pris –, ou renforcerez-vous comme il convient son efficacité au sein de la communauté éducative ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion