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Intervention de Xavier Darcos

Réunion du 15 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Enseignement scolaire

Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale :

Voilà une idée excellente, et nous allons rajouter ces 11 200 postes au budget de l'enseignement scolaire pour la concrétiser : si je vous disais cela, cher Patrick Roy, je pense que vous seriez assez surpris !

Je ferai simplement trois observations, car votre question est visiblement de bonne foi. Il est vrai que l'effort considérable consenti par la nation des années soixante-dix au début du xxie siècle et qui a permis une montée en charge de l'encadrement enseignant n'a pas été négatif. De récentes études montrent que la massification de l'enseignement permise par le collège unique et la montée en charge considérable des encadrements a été efficace à un moment donné, en particulier dans les années soixante-dix : je vous rappelle qu'on construisait alors en France quasiment un collège par jour.

Aujourd'hui en revanche, étant donné l'extrême hétérogénéité de nos établissements, le nombre des emplois est un facteur moins déterminant que la manière dont on travaille. Il est vrai qu'il faut consacrer plus de temps aux zones d'éducation prioritaire et aux élèves en détresse éducative. Voilà pourquoi, je le répète, il faut plus de maîtres que de classes dans le premier degré. Voilà pourquoi aussi nous mettons à la disposition des équipes éducatives beaucoup de moyens pour leur permettre d'autres approches pédagogiques.

Ce n'est pas l'emploi qui fera la différence : c'est le temps que les professeurs pourront consacrer à ces classes. Prenez l'exemple d'un collège « ambition réussite » classé sensible, tel celui que j'ai visité dernièrement dans une ville de 93 dont je ne citerai pas le nom par souci de ne stigmatiser personne. C'est une communauté scolaire de 500 élèves de 45 nationalités, sociologiquement très marqués par la condition extrêmement défavorisée des parents. Eh bien, l'encadrement ne compte pas moins de cent adultes, soit quasiment un adulte pour six élèves. Je ne crois pas qu'ajouter des postes supplémentaires réglerait la question. Ce qu'il faut, c'est que les équipes travaillent différemment, qu'elles soient plus souples, qu'elles bénéficient d'heures supplémentaires. C'est donc plus une question de crédits que de postes.

Voilà pourquoi, lorsque nous consacrons 140 millions d'euros aux études surveillées au collège et lorsque nous annonçons que nous les généraliserons à la rentrée prochaine, nous offrons une réponse conforme à ce vous souhaitez, sans pour autant créer de l'emploi.

Vous vous dites convaincu qu'on ne doit pas jeter l'opprobre sur une augmentation de l'encadrement : je le suis tout autant qu'on ne doit pas non plus jeter l'opprobre sur une diminution de l'encadrement, dès lors qu'il s'agit moins d'un problème quantitatif que qualitatif. Il faut donc que nous permettions à nos établissements, via des dispositifs et des crédits nouveaux, de travailler différemment, avec peut-être même des personnels différents, tels les assistants d'éducation ou les aides éducateurs, que vous avez cités.

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