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Intervention de Marcel Rogemont

Réunion du 30 avril 2009 à 15h00
Augmentation des salaires et protection des salariés et des chômeurs — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarcel Rogemont :

C'est vous qui êtes lamentable ! Discutez concrètement les propositions que nous faisons au lieu de faire des coups d'éclat !

Si nous proposons la conditionnalité des aides, c'est parce qu'il s'agit d'une promesse du candidat Sarkozy, comme l'a rappelé Alain Vidalies. Faut-il que ce soit l'opposition qui vous mette sur la voie des engagements qui ont été pris ?

Vous parlez de la conditionnalité des aides avec une obligation de moyens, sans obligation de résultats.

Cela me rappelle l'histoire de la baisse de la TVA sur la restauration, dont vous vous êtes enorgueilli, monsieur le secrétaire d'État, il n'y a pas si longtemps. Alors que le coût pour la France de cette décision est de 3 milliards d'euros, de quelle conditionnalité a-t-elle été assortie ? Des propos évanescents ont laissé entendre que peut-être on créerait 40 000 emplois, que peut-être on augmenterait les salaires, mais aucun engagement formel n'a été pris. Chacune de vos décisions est prise sans condition pour ceux qui profitent du système.

En outre, les socialistes s'engagent sur ce point essentiel qu'est la sécurité sociale professionnelle parce qu'ils savent combien le fait de perdre son emploi met les personnes dans des situations délicates. La proposition de loi propose une reprise du contrat de travail, pour faire en sorte que les personnes puissent subvenir aux besoins de leur famille en leur garantissant à la fois un salaire et une formation. Mais vous refusez, alors même qu'un engagement avait été pris par le Président Sarkozy, tout simplement parce que le pôle emploi, qui, normalement, était désigné pour reprendre les contrats de travail des salariés au chômage, ne fonctionne pas. J'ai eu l'occasion de vous poser une question d'actualité il n'y a pas si longtemps, monsieur le secrétaire d'État, sur les dysfonctionnements actuels du pôle emploi, vous n'avez pas répondu.

Vous saturez en permanence la télévision d'annonces selon lesquelles vous faites ceci ou cela pour telle ou telle catégorie, mais, dans votre bureau, vous ne faites que serrer la ceinture de ceux qui sont les plus en difficulté.

Troisième point, nous proposons que les indemnités des chômeurs soient prolongées de six mois. Nous venons de discuter des retraites chapeaux, des bonus, des rémunérations excessives, mais alors que vous n'acceptez pas les propositions que nous vous faisions dans la précédente proposition de loi pour y mettre fin, vous refusez également cette proposition de loi qui donne au mot de solidarité son sens. Vous êtes pour les parachutes dorés de ceux qui sont les plus vernis par la société. En revanche, vous ne faites rien pour ceux qui sont rejetés du monde du travail. Pourtant, je le rappelle une nouvelle fois, si des gens gagnent plein d'argent, les PDG, les directeurs d'entreprise, c'est parce qu'il y a des travailleurs. Ce sont eux qui créent la richesse, ce sont eux qui, au bout du compte, prennent les risques de l'entreprise. Les dirigeants d'entreprise ne prennent aucun risque, eux, puisque, de toute façon, ils seront rémunérés et qu'ils toucheront des retraites supplémentaires au moment de leur retraite.

Dernier point, sur les heures supplémentaires. Ce ne sont pas les salariés qui choisissent le nombre des heures supplémentaires, avec la baisse systématique des cotisations sociales sur le travail et le fait qu'on ne prenne plus d'impôt sur le revenu sur des éléments du travail. Mais, mes chers collègues, que des personnes puissent travailler sans qu'il y ait paiement de cotisations sociales ou d'impôt, dans notre société, cela s'appelle le travail au noir. Idéologiquement, vous êtes en train d'instiller l'idée que, demain, tout le monde travaillera au noir parce qu'il n'y aura pas besoin de cotisations, il n'y aura pas besoin d'impôt. Pourtant l'impôt, les cotisations, c'est l'expression d'une solidarité, l'expression de la fraternité qui doit être vécue dans notre société. Avec ce genre de dispositions, vous vous attaquez aux fondements de ces valeurs. C'est pourquoi nous les combattons.

Voilà, mes chers collègues, ce que je voulais dire en quelques mots et j'invite mes collègues de l'UMP à monter à la tribune pour discuter de ces sujets. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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