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Intervention de Michel Barnier

Réunion du 13 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Agriculture pêche forêt et affaires rurales

Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche :

En effet, madame Pérol-Dumont, l'élevage ovin traverse une vraie crise due à la baisse des cours au deuxième semestre 2007, notamment causée par des importations à bas prix. Positive pour certains, l'augmentation du prix des matières premières alimentaires a également été défavorable à ce secteur. En outre, vous l'avez rappelé à juste titre, les revenus dégagés par cet élevage sont parmi les plus bas de l'économie agricole.

Or je pense, comme beaucoup d'entre vous, que cette production respectueuse de l'environnement joue un rôle essentiel dans les zones les plus défavorisées. Ancien élu et président d'un département montagnard, je sais que dans ces territoires, l'élevage ovin demeure souvent la dernière activité économique. Il fallait prendre des mesures d'urgence pour aider cet élevage à surmonter une telle crise, mais aussi des mesures à moyen terme, pour « remonter l'horizon », pour rendre un peu d'espoir à des gens qui ont beaucoup de raisons de perdre confiance.

Dans le cadre d'un budget sous tension, des mesures conjoncturelles d'urgence ont été prises à hauteur de 12 millions d'euros. Elles permettent d'allier une prise en charge des intérêts d'emprunt à long et moyen terme pour les éleveurs les plus en difficulté, un report et une prise en charge des cotisations sociales et une aide de minimis complémentaire. Vous m'avez dit que ces aides n'étaient pas en place, j'ai l'information contraire. Je vérifierai ce point dès demain matin afin que ces 12 millions d'euros soient effectivement disponibles aussi vite que possible pour les éleveurs qui en ont besoin.

Par ailleurs, à la demande de la France, la Commission européenne a accepté le paiement d'une avance de 50 % de la prime à la brebis dès le 16 octobre. Des mesures structurelles doivent également être négociées avec la profession pour renforcer l'organisation de l'offre et la qualité des produits dans la filière ovine, mettre en oeuvre une politique de limitation des effets de distorsion de concurrence, organiser les capacités d'amélioration génétique ovine autour de six pôles régionaux, prendre mieux en compte le secteur ovin dans les programmes d'enseignement et, enfin, réussir une meilleure adéquation entre la recherche et les besoins des professionnels.

Madame Pérol-Dumont, je veillerai avec beaucoup de soin à la mise en oeuvre rapide de ces mesures en concertation avec les responsables professionnels. À l'occasion du bilan de santé de la PAC et dans les grands débats qui s'ouvrent sur la future PAC, je présenterai des orientations qui permettront d'affecter de nouvelles aides européennes, au sein du premier pilier, à cette production, en particulier à destination de toutes les zones défavorisées.

J'ai dit à la tribune que je voulais une PAC durable, mais aussi équitable. Je pense que la PAC actuelle n'est pas équitable à l'égard de l'élevage ovin et je vais m'attacher aussi vite que possible à réparer cette injustice. (Approbation sur divers bancs.)

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