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Intervention de Patrick Braouezec

Réunion du 6 mai 2008 à 15h00
Questions au gouvernement — Égalité d'accès aux services publics

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Braouezec :

Cela est sans importance pour vous, mais, dans l'opposition, cela devrait nous faire méditer ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)

J'en viens à ma question, elle va sans doute détonner avec le décor idyllique que vous avez planté, monsieur le Premier ministre. Elle s'appuie sur la réalité vécue par des milliers de personnes de ma circonscription, mais reflète aussi le quotidien des Séquano-Dionysiens, tout comme celui, j'en suis sûr, de l'ensemble des habitants des quartiers populaires.

Vous me permettrez de dresser une liste à la Prévert : files sans fin devant la poste et même parfois non-délivrance de colis, de courriers, de recommandés, ou encore fermeture de certains bureaux ; attentes interminables à la préfecture ou devant les tribunaux ; demandes de renouvellement de passeports, de délivrance de cartes d'identité qui prennent des semaines, voire des mois, empêchant les gens de circuler ; établissements scolaires où des élèves peuvent rester longtemps sans professeurs remplaçants… Je vous fais grâce des conditions de transports en commun, notamment sur la ligne 13 : cette liste pourrait en effet être plus longue.

Permettez-moi de vous rappeler l'introduction du discours sur le colonialisme d'Aimé Césaire : « Une civilisation qui s'avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. » Or la question de l'égalité d'accès aux droits fondamentaux est une question de civilisation. Elle est, pour le moins, le miroir de la solidarité dont fait preuve, ou pas, un État pour que tous ses citoyens soient traités de manière égalitaire.

Aujourd'hui, il n'en est rien. Que répondre à ces habitants de Saint-Denis, et à bien d'autres, qui en lieu et place d'un colis, découvrent dans leur boîte aux lettres, des récépissés de motif de non-distribution portant la mention « ZUS », zone urbaine sensible ? Seraient-ils devenus les mauvais élèves de notre République, ou plutôt d'un État qui ne les reconnaît plus ?

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