Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jérôme Cahuzac

Réunion du 23 octobre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Explications de vote et vote sur l'ensemble de la première partie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Cahuzac :

La promesse faite pendant la campagne électorale était juridiquement intenable et il faut rendre hommage au ministre du budget, Éric Woerth, d'avoir été l'un des premiers à le souligner. Il n'aura eu que le tort d'avoir eu raison avant les autres, et surtout, contre le Président de la République…

Il avait été promis, lors d'une réunion électorale à Agen, qu'il serait mis fin aux avantages invraisemblables que se consentent certains dirigeants d'entreprise, qu'il s'agisse de stock-options, de retraites dorés ou de parachutes de la même couleur ! Des mots forts avaient été prononcés contre les « patrons voyous ». Les deux ministres chargés du budget, Mme Lagarde et M. Woerth, n'ont pas dû assister à cette réunion, puisque tous deux ont refusé de prendre des mesures significatives permettant de mettre un terme à des pratiques qui déshonorent leurs auteurs, qui portent préjudice à l'ensemble des dirigeants d'entreprise, mais qui, surtout, font litière des légitimes préoccupations des entreprises et de leurs salariés. Cette promesse a également été oubliée.

Il avait été promis que les efforts nécessaires pour redresser le pays seraient partagés. Force est de le constater, la semaine dernière, la majorité UMP a refusé de taxer les compagnies pétrolières et, cette semaine, elle votera, selon toute vraisemblance, l'instauration des franchises médicales. Cet effort partagé ne le sera donc pas : cette promesse, aussi, a été oubliée.

Enfin, la dette publique de notre pays devait baisser. Nous savons qu'il n'en sera rien, car ce budget est fondé sur un taux de croissance – 2,25 % – dont on sait qu'il ne sera pas celui qu'on pouvait espérer. Au nom de quoi notre pays serait-il le seul épargné par une crise financière quand nos principaux partenaires – je pense notamment à l'Allemagne – révisent à la baisse leurs prévisions de croissance ? Le Président de la République a déclaré vouloir 3 % de croissance. Je ne pense pas que la parole présidentielle soit suffisamment forte pour arrêter la crise financière à nos frontières ! Cette parole présidentielle, c'est la muraille de Chine des temps modernes, la ligne Maginot du XXIe siècle et, naturellement, elle connaîtra le même sort : elle cédera aisément ! (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

Pire encore, ce budget inconséquent, ce budget des promesses oubliées est aussi celui des reniements programmés. Certes, les crédits pour l'enseignement supérieur, la recherche et la justice sont privilégiés, mais ils seront les premières victimes des régulations budgétaires et de la mise en oeuvre de la réserve de 7 milliards d'euros, soit 2 milliards de plus que l'année dernière. (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion