Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Yves Censi

Réunion du 17 avril 2008 à 9h30
Révision générale des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Censi :

La solution consistait évidemment, pour la gauche, dans une augmentation de 20 % des dépenses.

Laissez-moi maintenant vous livrer les résultats de cette politique, ils parlent d'eux-mêmes : en 2002, donc à terme, le taux de réussite est passé à 64 %, soit un gain d'à peine deux points. Il est donc malhonnête de dire que la dépense est un gage d'efficacité.

Plus cruel encore, et cela ne peut nous autoriser à l'immobilisme, savez-vous que si l'on compare le nombre d'heures enseignées dont bénéficie un jeune Français de quinze ans avec un jeune Allemand, un jeune Espagnol, ou un jeune Britannique du même âge, on découvre que le jeune Français suit 150 heures de cours de plus que l'Allemand, 168 heures de plus que l'Espagnol, et 197 heures de plus que son jeune homologue britannique. Une lecture purement comptable impliquerait que l'on obtienne une performance supérieure en France, ce qui est malheureusement loin d'être le cas.

Pire, hélas, à l'heure actuelle, 83 % des jeunes Français vont connaître l'échec avant dix-neuf ans. Ce chiffre surprend, choque, il correspond pourtant à la vérité. En effet, 36 % des jeunes n'obtiennent pas le bac et 47 % des bacheliers échouent en première année de l'enseignement supérieur. Pourquoi insister sur ces résultats douloureux ? Parce que, malgré notre surpuissance budgétaire, plus de huit de nos jeunes concitoyens sur dix sortent de l'enseignement marqués du sceau de l'échec. Notre objectif est bien d'assurer la réussite à chacun d'eux. Comment y parviendrons-nous ? Ce que nous savons avec certitude, c'est que le seul choix de la dépense pure est un gage d'échec assuré.

Dès lors, monsieur le ministre, moderniser l'État ne nous apportera pas toutes les solutions et ne nous exonérera pas non plus des visions politiques. Reste qu'il est certain que refuser de moderniser ce ministère, de le faire bénéficier d'innovations, refuser de l'adapter, et avec lui tous les autres, nous fermerait la porte à toute forme de réussite. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion