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Intervention de Roland Muzeau

Réunion du 23 janvier 2008 à 21h30
Organisation du service public de l'emploi — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoland Muzeau :

Toutes réalités qui, par ailleurs, conduisent, vous le savez, à nourrir le travail non déclaré, le travail illégal ; toutes réalités qui fondent aussi la théorisation fumeuse de l'emploi acceptable ou valable.

À la responsabilisation des entreprises, aux efforts financiers indispensables attendus de l'État, vous préférez la stigmatisation du demandeur d'emploi, le mépris de ses qualifications et de ses projets de vie, le mépris même de sa famille, comme l'ont trahi vos propos sur la mobilité.

Et si vous avez souhaité avec tant d'insistance, lors de ce débat, placer le nouvel organisme que vous créez sous le signe de la souplesse et de l'innovation, c'est pour mieux faire entrer le MEDEF dans l'organisation des politiques de l'emploi, pour le promouvoir officiellement au rang de co-constructeur et co-gestionnaire de ces politiques. Vous n'avez du reste pas accepté d'infléchir votre texte, refusant de confier aux régions un rôle majeur, au mépris des missions qui sont les leurs, refusant même que l'organisme prenne la forme d'un établissement public administratif. Vous n'avez admis qu'il aurait un statut public que pour tenter de rassurer les personnels de l'ANPE, légitimement inquiets de voir leurs missions s'écarter de la notion de service public. Contrairement à la volonté gouvernementale, ils n'ont jamais conçu leur métier comme une police des demandeurs d'emploi au service des organisations patronales. De leurs inquiétudes statutaires, de l'inquiétude des agents du GARP, des salariés des ASSEDIC, de ceux de l'AFPA que vous banalisez pour mieux la démanteler, de tout cela, il n'aura jamais été question dans ce projet, pas plus qu'il n'aura été question, pour le Gouvernement, de modifier fondamentalement son texte.

Ces préoccupations des personnels et des chômeurs sont fort éloignées de la bulle technocratique dans laquelle évolue la majorité présidentielle, et qui est asservie aux discours sur la prétendue refondation dont se réclame le patronat français, depuis plusieurs années, sans égard pour les difficultés, les besoins ou les attentes de nos concitoyens. C'est parce que nos concitoyens méritent mieux que le sort réservé aujourd'hui aux salariés d'Outre-Manche, parce que nous estimons ne pas avoir le besoin d'air que Mme Parisot ressent à toute nouvelle revendication salariale, à toute velléité d'affirmation des droits des salariés – qu'ils soient ou non privés d'emploi – à une vie digne, que nous refusons le nouveau recul que vous nous proposez. (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)

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