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Intervention de Philippe Folliot

Réunion du 16 juin 2009 à 15h00
Loi de programmation militaire pour les années 2009 à 2014 — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, nous achevons enfin l'examen du projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années pour 2009 à 2014. C'est heureux, car – et nous avons été nombreux à le souligner à de multiples reprises, mais je tiens malgré tout à le rappeler ici – il est regrettable que le délai entre la discussion d'un d'un texte qui concerne une programmation censée débuter en 2009 et le budget qui s'y rattache ait été si long. Ce retard a été surtout préjudiciable à nos militaires qui ont besoin d'avoir un cadre concret et des orientations claires.

Monsieur le ministre, vous avez engagé une difficile réforme en profondeur depuis plusieurs mois, ce que nous tenons à saluer. Vous avez courageusement réorganisé la présence, sur notre territoire, de notre armée et vous avez permis que les parlementaires soient mieux associés à la politique de défense qu'ils ne l'ont jamais été.

Je tiens également à vous remercier, monsieur le ministre, pour votre disponibilité et votre écoute et pour la qualité des débats que nous avons eus sur ce texte.

Le groupe Nouveau Centre vous a fait un certain nombre de propositions et a été finalement entendu sur des points très importants. Je pense, en particulier, à l'externalisation de certaines fonctions ou de certains services, avec le maintien parallèle d'une capacité militaire autonome et d'un savoir-faire en France grâce au recours au partenariat public-privé plus ciblé et limité, la coopération civilo-militaire, le soutien aux PME ou encore et surtout la mise en avant, dans cette loi de programmation militaire, de la politique européenne de sécurité et de défense à laquelle nous sommes très attachés. Ces propositions permettront d'améliorer ce texte que nous avions déjà qualifié de raisonnable, sincère et réaliste.

En effet, nous sommes dans un monde qui a changé. Il est plus instable, les menaces sont nouvelles et plus diffuses. Il ne faut donc pas baisser notre garde et, au contraire, nous donner les moyens d'y répondre. Trop longtemps, la défense n'a été qu'une variable d'ajustement et a été sacrifiée au profit d'autres politiques jugées plus importantes. Le traitement qui lui est réservé dans le Livre blanc et dans ce texte nous semble aujourd'hui différent et c'est heureux. Le contexte international nous donne clairement raison. Le Livre blanc et cette loi de programmation militaire font évoluer notre armée et lui permettent de mieux envisager et de mieux répondre à ces menaces grâce à un programme d'équipement particulièrement nécessaire et important : de l'A400 M au VBCI, en passant par les FREMM, le programme spatial et sans parler de tous ces petits programmes opérationnels essentiels pour nos forces sur le terrain. À ce titre, le principe budgétaire de l'«exception défense » est fondamental. Il permettra de dégager 4 milliards d'euros principalement utilisés pour le maintien en condition opérationnelle et l'équipement de nos forces, et ce dans un contexte où la crise est réelle. À côté de ce principe, le plan de relance a choisi de retenir un certain nombre de projets concernant la défense. Nous allons ainsi pouvoir avancer la construction du troisième BPC – bâtiment de projection et de combat – et acheter quinze Aravis ou encore cinq hélicoptères Caracal. Cet effort est d'autant plus important que l'industrie de défense française détient un vrai savoir-faire qui en fait une industrie aux emplois non délocalisables.

Ces économies serviront également à revaloriser la condition de nos militaires, ce qui est bien le moins, tant le métier qu'ils ont choisi n'est comparable à nul autre et doit forcer notre respect. Je tiens d'ailleurs à leur rendre un hommage profondément sincère. Leur métier est difficile et comporte, au bout, le risque de donner sa vie pour son pays. Une reconnaissance de cet engagement est une preuve de notre soutien sans faille envers eux. Cette raison pourrait bien, à elle seule, justifier notre vote positif sur ce texte. (Applaudissements sur les bancs du groupe NC et sur quelques bancs du groupe UMP.)

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