Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Annick Lepetit

Réunion du 22 janvier 2008 à 9h30
Questions orales sans débat — Dysfonctionnements de la ligne 13 du métro parisien

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Lepetit :

Monsieur le secrétaire d'État chargé des transports, ma question porte sur l'avenir de la ligne 13 du métro parisien qui est une préoccupation quotidienne des habitants de ma circonscription, plus largement des nombreux voyageurs franciliens et au-delà puisque cette ligne dessert aussi deux grandes gares.

Cette ligne connaît depuis de trop nombreuses années de très lourds dysfonctionnements qui concernent particulièrement le nord-ouest parisien mais aussi les départements des Hauts-de-Seine et de la Seine-Saint-Denis. C'est l'une des plus surchargées du réseau : 555 000 voyageurs s'y pressent chaque jour avec un taux de charge record de 116 %, ce qui est phénoménal. Elle souffre de conditions de transport dégradées, comme l'irrégularité, le long temps d'attente sur les quais et entre les stations – je viens encore de le vivre ce matin – l'inconfort et la vétusté des wagons, les fréquentes pannes de courant et de signalisation, les avaries de matériels. Bref, cette ligne 13 a trop attendu que les pouvoirs publics se penchent enfin sur son sort.

Malgré des efforts annoncés fin 2006 par la RATP, les témoignages de mécontentement de la part des usagers se multiplient. Ainsi, une habitante de Clichy dans les Hauts-de-Seine m'a écrit, il y a quelques semaines, pour m'informer que le samedi 8 décembre elle avait attendu plus de vingt minutes le métro, et que les jours suivants elle l'avait attendu à chaque fois quinze minutes. C'est beaucoup, surtout quand il n'y a plus de sièges sur les quais, comme c'est le cas depuis plusieurs mois à la station Gare Saint-Lazare. Une parisienne, quant à elle, s'inquiète légitimement pour la sécurité des voyageurs car la trop forte affluence sur les quais et dans les wagons peut se révéler extrêmement dangereuse. Par ailleurs, une association de commerçants du xiiie arrondissement de Paris se mobilise pour dénoncer la saturation de la ligne, qui ne favorise pas le maintien et l'essor du commerce de proximité.

Ces quelques témoignages qui m'ont été adressés illustrent bien les problèmes quotidiens, qui se transforment parfois en calvaire, que vivent des milliers de nos concitoyens.

Cette situation s'explique par le fait que la ligne 13 est délaissée depuis trop longtemps. La mise en place du système Ouragan, censé augmenter la fréquence des rames, est désormais repoussée à 2011 alors qu'elle était prévue initialement par la RATP en 2005. Les mesures d'amélioration de la ligne promises par la RATP pour 2008 connaissent déjà des retards inquiétants. Or la ligne 13 connaît la plus forte hausse de fréquentation sur le réseau métropolitain et chacun sait qu'elle va s'amplifier avec l'ouverture, mi-mai 2008, de deux nouvelles stations à Asnières et à Gennevilliers.

L'allongement de ce tronçon entraînera 23 000 voyageurs supplémentaires par jour et les nombreux projets urbains prévus sur les territoires desservis par cette ligne vont de fait accentuer sa fréquentation d'ici à 2015. La situation ne peut donc que s'aggraver.

L'avenir est donc extrêmement préoccupant. Depuis des années, l'État sait que seule une transformation d'envergure de la ligne peut garantir un service public digne de ce nom. Cela suppose qu'il engage des moyens importants mais, à ce jour, seuls des crédits d'études ont été inscrits – ce qui est en soi un progrès – alors que la fréquentation de la ligne continue d'augmenter inexorablement. La mobilisation de milliers d'usagers, d'élus et d'associations s'amplifie.

Depuis que M. Huchon préside le STIF, on peut en effet se réjouir de la prise en compte des difficultés de la ligne 13, auxquelles le maire de Paris et de très nombreux élus franciliens ont la volonté de remédier. Mais force est de constater que le budget des transports que vous avez proposé, monsieur le secrétaire d'État, et que votre majorité a voté il y a quelques semaines, n'est guère rassurant : les crédits alloués aux transports collectifs baissent très fortement – moins 13 % –, dans le sillage de ce qui se fait depuis 2002. En outre, dans le Grenelle de l'environnement, les équipements de transports nouveaux annoncés ne concernent malheureusement pas l'Île-de-France, ce qui est incroyable compte tenu du retard et de la vétusté du réseau ferré et sachant que 65 % des voyageurs utilisant les transports collectifs vivent en Île-de-France.

Dans un tel contexte, l'avenir de la ligne 13 semble compromis malgré l'intérêt que nous lui portons. Monsieur le secrétaire d'État, êtes-vous favorable à une implication budgétaire forte de l'État, laquelle est, vous le savez, nécessaire à une transformation d'envergure ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion