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Intervention de Philippe Vigier

Réunion du 13 décembre 2007 à 9h30
Débat sur le pouvoir d'achat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

…si l'on veut pouvoir construire une vraie stratégie de développement d'entreprise. Quel chef d'entreprise bâtit une stratégie sur dix-huit ou vingt-quatre mois ? L'exemple de l'automobile en est la meilleure illustration.

En matière d'exportation, la France doit se positionner sur les produits à forte valeur ajoutée, de manière à gagner de nouvelles parts de marché. Les contrats que nous signons à l'heure actuelle montrent bien que nous en avons la capacité.

Nous appelons à l'institution d'un Small Business Act pour réserver une part de nos marchés publics aux PME. L'accès à ces marchés leur est indispensable. Or, les maires ici présents peuvent en témoigner : aujourd'hui, qu'il s'agisse de travaux de voirie, d'enfouissement de réseaux, des entreprises étrangères nous répondent. Il est donc indispensable de protéger au niveau local les entreprises françaises qui disposent d'un savoir-faire.

L'actionnariat salarié doit également être développé.

Un mot sur la modernisation de l'État, qui constitue un projet important. Nous disposons d'une fenêtre de tir formidable. Gardons-nous toutefois du dogmatisme. Ce n'est pas parce que 400 000 fonctionnaires vont partir à la retraite que nous devons économiser autant d'emplois. L'idée qui doit nous guider est plus simple : il faut recourir aux nouvelles technologies et mener une réforme de l'État concertée, qui applique les mêmes règles de stratégie et de développement que les entreprises et qui valorise mieux les agents de la fonction publique. À ce sujet, le Président de la République a promis de redistribuer la moitié des économies qui seraient réalisées dans la fonction publique aux salariés. Il faut y parvenir et leur apporter ainsi la preuve de notre reconnaissance. Trop souvent, en tant qu'élus locaux, nous nous heurtons à la difficulté de récompenser ceux de nos collaborateurs qui se dépensent sans compter, au service du public. Actuellement, nous ne sommes pas soutenus par le cadre juridique.

Derrière le problème de la réforme de l'État, se profile celui des prélèvements obligatoires. Lors de la présentation du budget, M. de Courson a insisté à juste titre sur le fait que ceux-ci n'ont pas diminué. C'est un chantier qui reste à ouvrir, même s'il n'est pas facile d'agir simultanément dans tous les domaines. Je souligne au demeurant la réactivité du Gouvernement, qui a pris les dossiers à bras-le-corps en proposant non des mesurettes mais de vraies mesures, qui ne creuseront pas le déficit de l'État.

Je citerai pour seul exemple la monétisation des RTT ou du compte épargne temps. Dans la fonction publique hospitalière, cette mesure concernera des centaines de milliers d'heures. Les salariés qui ont donné leur temps attendent une réponse. Celle-ci est à mes yeux essentielle. M. Méhaignerie le répète volontiers : pour les heures supplémentaires, le volant est trop étriqué et il est grand temps de donner de l'air aux entreprises. Maintenant qu'on leur a permis de payer 25 % de plus les heures supplémentaires de leurs salariés, il est grand temps de revoir le contingent de ces heures, qui ne correspond plus à rien. On constate même dans chaque branche des dysfonctionnements majeurs.

Enfin, avec la réforme du contrat de travail, le Gouvernement se propose d'ouvrir un grand chantier. En la matière, la situation actuelle est d'une hypocrisie totale. Je peux apporter à ce sujet mon témoignage de maire qui s'apprête à perdre, sur un bassin d'emploi, 800 emplois dans quinze jours. Un grand opérateur téléphonique Flextronics, donc Nortel Networks, emploie des gens en intérim depuis vingt ans. Sommes-nous d'accord pour dénoncer cette situation inacceptable ?

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