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Intervention de Victorin Lurel

Réunion du 12 juillet 2007 à 9h30
Travail emploi et pouvoir d'achat — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVictorin Lurel :

Nous avons une difficulté conceptuelle.

Il s'agit d'un texte en faveur de l'emploi, du travail et du pouvoir d'achat. Or vous nous objectez qu'il existe un dispositif spécifique qu'il convient d'évaluer. Une commission nationale a apparemment commencé à travailler. Elle aurait même publié des documents. Mais le député que je suis n'en a pas eu connaissance.

Votre premier acte, en guise d'évaluation, a été de supprimer la quote-part de financement de l'État sur le dispositif du congé de solidarité. Je rappelle à nos collègues que le congé de solidarité – peut-être n'est-ce pas votre conception – est destiné à favoriser le départ à la retraite d'un salarié âgé de plus de cinquante-cinq ans, qui a les annuités suffisantes, à condition que l'entreprise embauche un jeune de moins de trente ans ou de trente ans au plus. Cette mesure était financée à raison de 60 % par l'État, les 40 % restants étant à la charge des collectivités et des entreprises. Le financement de l'État a été réduit à 50 % dans la loi de finances pour 2007, alors que vous vous étiez escrimés à nous expliquer l'efficacité du dispositif. La région Guadeloupe, que je préside, finance le délestage, la défausse de l'État, alors que cette mesure permet pourtant de créer des emplois.

Dans un environnement gangrené par le chômage, il faut livrer ce que le philosophe Stevenson appelait « l'équivalent moral d'une guerre ». Or nous avons l'impression que, en guise de guerre contre le chômage, ce ne sont que des atermoiements, des petits dispositifs, du rafistolage, des cautères sur une jambe de bois. Et j'ose rappeler les propos du Président de la République, Nicolas Sarkozy : il faut une discrimination positive, non pas territoriale, ajouterai-je, mais en faveur des jeunes diplômés, chômeurs de longue durée.

Nous rencontrons un véritable problème en Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion. C'est également vrai en Guyane et dans les autres pays d'outre-mer. Des jeunes ont ainsi fait l'effort de se qualifier, d'être diplômés et regardent passer le train de l'emploi. Ils sont au chômage chez eux ! Nous sommes donc face à de jeunes lettrés, de jeunes intellectuels qui commencent à sombrer dans l'agitation. Si vous refusez d'aller au-delà de votre philosophie libérale selon laquelle l'emploi est un solde – ce qui reste quand on a croisé l'offre et la demande –, vous susciterez de la désespérance et de l'agitation ! Il convient de répondre plus positivement aux sollicitations. (« Très bien ! » et applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical et citoyen.)

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