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Intervention de François Rochebloine

Réunion du 30 avril 2008 à 15h00
Lutte contre le trafic de produits dopants — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Rochebloine, M :

Je souhaite que l'on puisse revenir à des compétitions peut-être moins spectaculaires et moins rapides, mais où l'esprit du sport sera respecté pour le bien-être des sportifs et la joie du public. Nous savons tous que cela est possible.

Si je reconnais que ce texte propose des solutions efficaces à des problèmes concrets – il est en effet difficile et complexe de mettre en place des politiques efficaces dans ce domaine –, je regrette toutefois qu'il persiste à donner du dopage dans le sport une vision partielle. Pourquoi le Gouvernement a-t-il déclaré l'urgence sur un texte qui peut et doit s'appliquer à tout type de compétition et à tout moment de l'année ? Certes, le Tour de France arrive dans quelques mois. Et là, mon sang ne fait qu'un tour. (Sourires.) Je veux une nouvelle fois dénoncer l'hypocrisie qui règne sur le sujet du dopage. Ce sont toujours les mêmes disciplines et les mêmes sportifs qui sont montrés du doigt et stigmatisés. Je vous avais d'ailleurs posé une question à ce sujet, il y a quelques semaines, monsieur le secrétaire d'État. Comme si le dopage était l'apanage des seuls cyclistes, athlètes et nageurs. C'est inacceptable ! C'est une évidence et M. Néri l'a dit, plus il y a de contrôles, plus il y a de chances de démasquer les fraudeurs. Il en existe partout : on les trouverait si on se donnait la peine de les chercher !

Vous l'avez vous-même reconnu, monsieur le secrétaire d'État, au regard du nombre de licenciés, le cyclisme est beaucoup plus contrôlé que le football, discipline que j'aime particulièrement, venant de la région de Saint-Étienne. Est-ce vraiment normal ? N'est-ce pas la preuve qu'on cherche volontairement à cantonner le dopage à la pratique de quelques sports ? Une telle stratégie peut avoir des conséquences désastreuses pour certaines disciplines qui pâtissent des habitudes répréhensibles de quelques-uns.

Que dire des sportifs eux-mêmes, qui sont mis dans le même sac que les fraudeurs et dont les carrières peuvent être brisées sur de simples allégations ou dénonciations – on l'a vu dans l'athlétisme – sans qu'ils n'aient jamais pu avoir l'occasion de prouver leur innocence ?

Je pense bien sûr aux cyclistes qui ont fait l'objet, depuis quelques années, d'un véritable acharnement médiatique et d'une chasse aux sorcières sans précédent. Et l'on continue aujourd'hui à les montrer du doigt, à l'occasion de ce texte. C'est injuste, me semble-t-il.

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