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Intervention de Marcel Rogemont

Réunion du 15 décembre 2008 à 21h30
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Reprise de la discussion, amendement 375

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarcel Rogemont :

Vous ne le saviez pas ? On est train de supprimer la publicité sur France Télévisions. Il faut donc trouver des recettes de poche pour France Télévisions et on ouvre cette publicité.

Le CSA estimait : « L'autorisation du placement de produit, sous réserve d'une information préalable du téléspectateur, est une proposition nouvelle susceptible d'avoir des conséquences non négligeables sur le respect du principe de séparation de deux types de contenu – éditorial et commercial – et donc de la protection du consommateur. »

Personnellement, j'ajouterais : «  de la protection des jeunes consommateurs ». Je rappelle que les socialistes ont toujours voulu qu'il y eût une chaîne jeunesse sans aucune publicité. On devrait mener une réflexion pour que les chaînes jeunesse n'aient pas de publicité du tout, car vous savez combien la publicité peut être prégnante sur les enfants et les jeunes.

L'article 26 confie au CSA la fixation des conditions dans lesquelles les programmes peuvent comporter des placements de produits. Heureusement, ce n'est pas le Président de la République seul qui contrôle le placement de produit.

Le placement de produit est en quelque sorte une recette de poche, montrant, si c'était nécessaire, que vous n'avez pas confiance dans les 450 millions d'euros de compensation pour combler l'absence de recettes publicitaires sur France Télévisions dans un premier temps, puis sur les 800 millions, même si 150 millions devront être trouvés par le biais d'économies pour France Télévisions.

L'ouverture au placement de produit est inquiétante pour France Télévisions, puisque ce que l'on supprime d'un côté, on le permet de l'autre. Mais ça l'est encore plus pour la télévision privée, car ce texte n'intéresse pas seulement France Télévisions. Lorsque nous aborderons la question de la deuxième coupure, l'augmentation du temps publicitaire, le passage de l'heure glissante à l'heure d'horloge pour la publicité, cela marquera une augmentation considérable, puisque le simple fait de passer de six à neuf minutes par heure représente déjà une augmentation de 50 % du temps de la publicité.

Non seulement, il y aura une augmentation de la publicité sur les chaînes privées, mais, en plus, il y aura les placements de produits. Comment va-t-on informer – comme le demande le Conseil supérieur de l'audiovisuel – le téléspectateur préalablement au placement de produit ? Va-t-on le mettre en garde dans le générique de démarrage sur le dentifrice je ne sais quoi, la voiture je ne sais quoi ?

Nous nous interrogeons sur le mode de fonctionnement de cette réglementation. C'est la question que je veux poser à Mme la ministre et à M. le rapporteur.

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