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Intervention de Marisol Touraine

Réunion du 10 juillet 2007 à 21h30
Travail emploi et pouvoir d'achat — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarisol Touraine :

Si vous voulez vous attaquer à la question de l'emploi dans notre pays, vous devez prendre en compte celle du taux d'emploi des jeunes et des seniors. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, radical et citoyen.) Faites travailler les moins de trente ans et les plus de cinquante-cinq ans : alors, la croissance repartira !

Vous souhaitez que ceux qui ont déjà un emploi travaillent davantage, mais sans vous préoccuper de leur niveau de revenu. Dès lors, les dispositions relatives au revenu de solidarité active apparaissent pour le moins incongrues, monsieur le haut-commissaire, surtout dans ce texte qui prévoit un ensemble sans précédent de cadeaux fiscaux.

En ce domaine, des lois ont déjà été votées, mais elles n'ont pas suffi. Je le dis d'emblée : la mise en place d'un revenu de solidarité active n'appelle de ma part aucune opposition de principe. Mais comme chacun le sait, le diable se niche dans les détails. Or, à ce stade, des détails, nous n'en avons fort peu ! L'idée de lutter plus activement contre la pauvreté n'est pas nouvelle, et pas davantage celle d'inciter les bénéficiaires de minima sociaux à reprendre un emploi en leur garantissant un revenu plus élevé. Les dispositifs mis en place jusqu'à présent n'ont toutefois guère été probants.

Je ne doute pas de vos convictions, monsieur le haut-commissaire, ni de votre volonté d'améliorer le sort de ceux qui travaillent mais n'en tirent pas des revenus suffisants pour vivre décemment. Tel n'est pas cependant l'objectif du texte présenté, dont on ne saisit d'ailleurs pas bien la portée. Il ne s'agit ni de favoriser les travailleurs pauvres, ni de remodeler l'ensemble de nos minima sociaux, ni de permettre à ceux qui sont les plus éloignés du monde du travail de retrouver un revenu stable.

Face à une situation réelle, celle de millions de Français condamnés à une grande précarité, vous ne proposez qu'un simple dispositif technique destiné à accompagner, dans leur retour à l'emploi, des gens qui en sont déjà les plus proches.

Les questions sont nombreuses. Pourquoi un tel dispositif n'est-il pas pris en charge par la solidarité nationale, alors que les allégements fiscaux décidés en faveur des plus favorisés le seront ?

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