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Intervention de Simon Renucci

Réunion du 10 février 2009 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir du centre d'éducation populaire pour le sport de corse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSimon Renucci :

Monsieur le secrétaire d'État, voici un terrain que vous connaissez mieux. Le futur démantèlement du CREPS – le Centre régional d'éducation populaire et de sport – d'Ajaccio a suscité de vives inquiétudes et une amère déception parmi les sportifs, qui y voient la fin des espoirs pour le développement et l'épanouissement du sport de haut niveau en Corse.

Dans la population tout entière commence à poindre un sentiment de gâchis et d'abandon, qui ne manque pas de se muer en un mouvement de colère.

Je tiens à rappeler que le sport est l'affaire de toute la nation, et qu'en aucun cas nous n'accepterons un CREPS au rabais. Monsieur le secrétaire d'État, vous savez combien l'insularité est un handicap pour le développement du sport de haut niveau ; et pourtant vous n'imaginez peut-être pas ce que signifiait pour les Corses, et tout particulièrement pour les Ajacciens, la création de cette structure il y a quinze ans à peine.

Dans un pays qui fait face à des difficultés sociales et économiques, le sport est plus qu'ailleurs porteur d'espoir et permet aux jeunes Corses d'être traités à égalité avec ceux des autres régions de France.

La possibilité de favoriser l'égalité d'accès à des formations supérieures ouvrait des perspectives nouvelles pour les sportifs insulaires. D'ailleurs l'ensemble des jeunes de cette structure réussissent brillamment leurs études.

Aussi ressentent-ils cette décision comme une injustice, d'autant que le sport corse est loin d'avoir démérité ces dernières années – Ajaccio étant même, toutes proportions gardées, l'une des villes les plus sportives de France par le nombre de ses athlètes professionnels. Dois-je rappeler que nous avons eu, en 2002-2003, trois équipes en Ligue 1 ou première division, en football, en volley et en hand-ball, et que le rugby corse est en plein essor ?

Accepter le démantèlement du CREPS de Corse, ou toute autre solution visant à l'affaiblir, c'est renier les résultats obtenus par les sportifs insulaires.

Mais notre combat, c'est également celui de l'emploi. Trente-six postes sont menacés, et notamment ceux de douze personnes qui sont contractuelles au sein de l'établissement.

De plus, dans une île dédiée par son environnement aux activités de pleine nature, une véritable filière professionnelle s'est créée. De nombreux guides de haute montagne et moniteurs de plongée sont issus des rangs du CREPS. Cette activité pourrait être arrêtée dans son essor. Les encadrants formés viendraient alors à manquer.

Le maintien du CREPS est donc une nécessité vitale.

Les collectivités locales se sont engagées depuis des années dans un effort considérable pour combler le déficit de notre région en matière d'infrastructures sportives. Fallait-il que l'État envoie un tel signal, et qui plus est dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, visant à davantage d'efficacité et d'équité entre les territoires ?

Monsieur le secrétaire d'État, notre devise républicaine repose sur trois piliers : la liberté, l'égalité, la fraternité. Permettez-moi de penser que, dans cette décision, la fraternité a été oubliée dans un tiroir de votre ministère ! Je ne suis pas provocateur, mais animé d'une juste colère.

Je vous demande de revenir sur ce démantèlement, et d'accorder un moratoire d'une durée de trois ans au CREPS de Corse pour envisager un véritable pôle d'excellence au nom de la justice en Corse.

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