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Intervention de Michel Buillard

Réunion du 6 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Buillard :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, chers collègues, le budget que nous examinons aujourd'hui est le premier d'une nouvelle équipe gouvernementale dont les valeurs premières sont l'efficacité et le travail.

Je note tout d'abord que, malgré les fortes contraintes qui pèsent sur le budget de l'État, les crédits de la mission « Outre-mer » ont augmenté, prouvant ainsi l'engagement et l'attachement du Président de la République et du Gouvernement envers les départements et collectivités d'outre-mer.

Depuis votre nomination, monsieur le secrétaire d'État chargé de l'outremer, vous êtes déjà venu à trois reprises en Polynésie française. Vous vous êtes familiarisé avec notre pays, avec sa population et ses attentes. Vous avez ainsi montré votre attachement aux Polynésiens, qui vous le rendent bien, comme en témoigne la ferveur de leur accueil.

Vous l'avez déclaré lors de la présentation de votre budget, « l'éducation constitue un levier essentiel du développement social et économique de l'outre-mer ». Notre population est jeune : plus de la moitié des Polynésiens a moins de vingt ans. C'est la raison pour laquelle, en tant que député-maire, je porte une attention toute particulière à l'éducation de nos enfants pour favoriser leur insertion professionnelle et permettre leur intégration dans notre société. J'ai donc relayé les demandes de l'Université de la Polynésie française auprès des ministères centraux pour obtenir davantage de moyens humains et financiers. En partenariat avec le Conseil des employeurs de Polynésie française et l'Université de Polynésie française, nous organisons depuis deux ans un forum étudiants-entreprises : les employeurs présentent aux étudiants leurs attentes en matière d'emploi afin que ceux-ci orientent au mieux leurs choix d'études. De son côté, l'université adapte ses formations pour permettre la meilleure adéquation entre l'offre et la demande. Pour la première fois dans l'histoire de l'Université de la Polynésie française, un ministre est venu établir un dialogue direct avec les étudiants et les enseignants. C'est ainsi que vous avez pu annoncer un investissement de l'État de 15 millions d'euros en faveur du rayonnement de l'université du Pacifique. Je tiens aussi à vous en remercier, monsieur le secrétaire d'État. Conformément à votre promesse, vous avez annoncé la mise en place d'une allocation de logement étudiant dotée de 1,3 million d'euros de crédit. Étudiants et enseignants souhaitent également la construction d'une maison des étudiants et d'une résidence internationale. Je vous rappelle également que s'est tenu ici même un colloque consacré aux problèmes rencontrés par les étudiants en métropole.

Vous souhaitez aussi, par ce budget, contribuer au développement des économies et de l'emploi et soutenir le développement local en partenariat avec les collectivités.

La Polynésie française compte sur le soutien de l'État pour mettre en oeuvre notre contrat de projet autour de quatre préoccupations majeures : construire davantage de logements sociaux et résorber l'habitat insalubre ; améliorer l'offre de santé, notamment dans les archipels ; lancer les grands équipements structurants dans les domaines notamment de l'assainissement, du traitement des déchets, de l'adduction d'eau potable ; enfin, favoriser l'insertion de nos jeunes grâce à l'éducation.

Les priorités initiales du contrat de projet sont aujourd'hui contestées par le nouveau gouvernement indépendantiste de Polynésie française. Cette nouvelle redéfinition des priorités est préjudiciable aux intérêts de nos populations les plus démunies, car il y a urgence à réaliser des chantiers essentiels de service public de proximité. Je pense notamment à l'assainissement des eaux usées et à la distribution de l'eau potable pour tous. Vingt-huit millions d'euros sont déjà prévus dans votre budget, monsieur le secrétaire d'État, pour financer la première tranche annuelle du contrat de projet, ce qui constitue un effort remarquable de l'État.

Ce n'est pas parce que nous sommes régis par un statut d'autonomie que l'État n'a pas son mot à dire dans la définition des priorités du pays. Dans des situations d'urgence, l'État se montre déterminé à défendre la justice sociale et l'équité en Polynésie. Et ce n'est pas un départementaliste qui le dit, mais bien un fervent autonomiste, qui milite pour la cause autonomiste depuis vingt-cinq ans !

Il est des sujets plus importants que les querelles statutaires : l'accès à un logement décent pour tous, à des conditions d'hygiène normales, à une école et une université de qualité, à des structures de santé modernes pour tous, à une eau potable pour nos enfants. Seul le soutien de l'État peut nous permettre de surmonter les carences actuelles. Vous l'avez compris, monsieur le secrétaire d'État, en marquant votre volonté d'aider les communes.

En tant que député-maire de Papeete, je tiens à exprimer mes plus sincères remerciements au Président de la République et à vous-même pour la contribution d'un montant de 15 millions d'euros destinée à l'assainissement des eaux usées de Papeete. Jamais gouvernement territorial ou central n'avait ainsi soutenu le développement durable à Papeete.

Vous confirmez votre volonté de conduire une politique de développement durable audacieuse en outre-mer, qui fait honneur à toute la République.

C'est donc avec confiance, monsieur le secrétaire d'État, que je voterai votre budget. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

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