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Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 28 mai 2009 à 9h30
Mesures urgentes de justice sociale en faveur de l'emploi des salaires et du pouvoir d'achat — Articles 1er et 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

En outre, alors que vous évoquez souvent le chiffre de 6 milliards d'euros, ce sont en réalité 8 milliards que vous avez consentis sous forme d'aides à l'industrie automobile. Les salariés des entreprises sous-traitantes, comme ceux des donneuses d'ordres, se demandent bien où est passé cet argent. Dans mon département, des entreprises comme Timken ou Paulstra, à Vierzon, Wagon ou Lisi, à Saint-Florent, Ranger, à côté de Vierzon, ou encore Denison, Nexans ou Carroy, licencient ou mettent leurs salariés au chômage partiel.

Qu'en est-il également de ce fameux « code de bonne conduite » entre les donneurs d'ordres et les sous-traitants ?

Une de nos collègues nous accusait tout à l'heure de nous attaquer en permanence aux malheureux patrons. Mais nous faisons une grande différence entre les patrons, car ceux du CAC 40 gagnent en moyenne 300 SMIC tandis que les patrons de petites entreprises en gagnent trois. Ceux-là sont frappés de la même manière que les salariés.

Dernier exemple : Soudacier entreprise métallurgique spécialisée dans la mécano-soudure, mise en concurrence par la délégation générale de l'armement, donc par l'État, avec une entreprise tchèque pour la fabrication des porte-chars Leclerc. Je me suis adressé au ministère de l'industrie : on m'a très bien reçu, on m'a rappelé au téléphone, c'est parfait ; mais on m'a invité à aller voir plutôt du côté de la DGA, parce que c'est elle qui gère ce dossier… Mais que va faire la DGA ? Pour gagner cinq francs six sous en jouant sur le dumping social et fiscal, elle va provoquer des licenciements – la procédure est déjà en cours – et du chômage partiel. Et des territoires vont devoir payer : combien cette mise en concurrence délirante va-t-elle coûter à la société ? Le calcul n'a pas été fait, et je pense qu'il ne le sera pas. Il serait pourtant intéressant de le faire.

Pendant ce temps, les affaires courantes continuent. Ainsi, chez Thomson, celui qui a remplacé provisoirement le directeur s'est vu octroyer une prime supplémentaire de 360 000 euros pour assurer l'intérim ! Sans doute parce que cela lui donnait du travail supplémentaire…

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