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Intervention de Alain Bocquet

Réunion du 11 octobre 2007 à 15h00
Accord france-italie relatif au tunnel routier de tende — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Bocquet :

…contribue pour près de 30 % aux émissions françaises de gaz à effet de serre, contre 21 % en 1990, et vous investissez une fois de plus dans le routier. Si rien n'est fait, les transports seront pour 80 % dans l'accroissement des émissions d'ici à 2050, ce qui annulera tous les efforts entrepris dans les autres secteurs.

Face au défi climatique, certains modes de transport sont plus « écolo-compatibles » que d'autres. Pardonnez-moi l'expression, elle est parlante.

Pourtant, le rail, mode de transport le plus sûr et le moins polluant, souffre d'un recul patent.

Alors que le réseau routier et autoroutier est saturé et engendre de fortes pollutions, le fret ferroviaire européen est en déclin. Le transport de marchandises a plus que doublé depuis les années 70, mais le fret ferroviaire a perdu un quart de ses parts de marché. Entre 1970 et 1998, le transport par route, lui, a été multiplié par 2,5 et a gagné 87 % de parts de marché en volume, au détriment du rail.

En dépit de l'augmentation du transport de marchandises, et alors qu'il serait nécessaire de réaliser de forts investissements sur le réseau ferroviaire, l'agence de financement des infrastructures de transport de France s'est vue privée de sa principale source de financement depuis la privatisation des autoroutes. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Même sur les bancs de votre propre majorité, le paradoxe avait été relevé à l'époque.

En outre, la répartition du budget de l'AFITF pour l'année précédente témoigne clairement d'un choix en faveur de la route, qui bénéficie de 45 % des moyens contre 55 % pour l'ensemble de tous les autres modes de transport. Le bleu budgétaire n'étant pas encore public, peut-être créerez-vous la bonne surprise. Nous attendons de voir.

Autre signe du manque de volontarisme dont souffre le secteur ferroviaire, la dette de RFF. Comment continuer quand la contribution pour la gestion de la dette de RFF est maintenue à 730 millions d'euros, après avoir été réduite de 70 millions en 2006 ?

Ainsi, si le transport ferroviaire est en difficulté et en recul, c'est avant tout en raison d'un manque de volontarisme politique patent.

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