Même si nous sommes en désaccord avec vos propos, le fait de vous adresser à l'opposition crée un climat plus propice à ce que le débat se déroule dans les conditions qu'une majorité de parlementaires souhaitent. C'est donc même au nom de tous les collègues que je vous remercie. (Rires sur les bancs du groupe UMP.)
Toutefois, je m'inscris en faux contre ce que vous venez de dire. C'est d'abord dans une série de communiqués au ton ouvertement polémique qu'on a établi un lien entre nos travaux actuels et le projet sur le RSA. Nous n'entrerons pas dans cette polémique. Un projet de loi est soumis à l'Assemblée, et chacun s'exprime librement selon nos traditions démocratiques. Tous les parlementaires chevronnés, des deux côtés de l'hémicycle, m'approuveront sans doute.
Reste que rien n'obligeait l'exécutif à convoquer le Parlement en session extraordinaire pour examiner un projet de loi en faveur des revenus du travail. En outre, les articles de ce projet sont pour les uns vides, pour les autres dangereux. Nous essayons donc d'enrichir les premiers en faisant adopter des amendements qui amélioreraient immédiatement les conditions de vie des Français, et d'indiquer à propos des seconds – en particulier l'article 3 – quelles sont nos craintes, en espérant, monsieur le ministre, que vous aurez aussi à coeur de nous répondre.