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Michel Zumkeller
Question N° 107775 au Ministère de l'Écologie


Question soumise le 10 mai 2011

M. Michel Zumkeller interroge Mme la ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement sur la nette hausse du niveau des substances radioactives en mer à une quinzaine de kilomètres au large de la centrale nucléaire de Fukushima accidentée au Japon. En effet, selon Tepco electric power (Tepco), des échantillons collectés dans le lit marin à 15 km de la centrale contiennent 1 400 becquerels de césium 137 par kilogramme. Ce chiffre serait 600 fois supérieur au niveau maximum de 2,3 becquerels trouvé jusqu'à présent au large de la côte nord-est où se trouve la centrale de Fukushima. Il souhaite donc connaître les chiffres précis concernant le niveau des substances radioactives en mer au large du Japon et les risques encourus pour la biodiversité et les ressources naturelles de la mer.

Réponse émise le 27 mars 2012

Une contamination radioactive du milieu marin a été constatée après l’accident nucléaire de Fukushima au Japon. Cette pollution radioactive provient du déversement direct d’eaux contaminées depuis la centrale, qui a perduré jusqu’au 8 avril 2011, et dans une moindre mesure, des retombées dans l’océan d’une partie des radionucléides rejetés dans l’atmosphère entre le 12 et le 22 mars 2011. Cette pollution radioactive entraîne une contamination des espèces végétales et animales qui y sont exposées. Les mesures de la radioactivité dans l’environnement et dans les écosystèmes sont réalisées par MEXT (ministry of education, culture, sports, science and technology) et TEPCO (Tokyo electric power company) qui les mettent à disposition. S’agissant des niveaux de contamination enregistrés en mer, à proximité immédiate (moins de 500 m) de la centrale, les concentrations ont atteint fin mars et début avril 2011 jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de becquerels par litre (Bq/l) pour les césiums 134 et 137. Ces concentrations ont commencé à décroître dans cette zone à partir du 11 avril 2011, pour atteindre fin avril une valeur proche de 100 Bq/l pour le césium 137. Des mesures réalisées sur des sédiments prélevés le 29 avril 2011 à 15 et 20 km de la centrale ont révélé des concentrations voisines de 1 400 Bq/kg de césium 137 et 1 300 Bq/kg de césium 134. Des valeurs plus élevées ont par la suite été relevées près de l’émissaire. Au-delà de cette zone, les concentrations de césium 137 sont généralement inférieures à 1 000 Bq/kg. Le Japon a fixé à 500 Bq/lkg le niveau maximum admissible (NMA) de césium 134 et 137 dans la chair des poissons destinés à la consommation alimentaire. Des spécimens prélevés dans des ports au sud de la centrale de Fukushima ont présenté des concentrations en radionucléides pouvant atteindre jusqu’à 25 fois le niveau maximum admissible pour leur commercialisation. Ainsi, une liste des espèces animales pour lesquelles des teneurs en césium dépassent les NMA a été publiée et mise à jour en fonction des taux de radioéléments mesurés. A l’inverse, aucun organisme pêché hors de la zone proche de la centrale ou au large ne dépasse ces niveaux admissibles. De manière générale, ce sont les poissons qui seront à moyen et long termes les meilleurs indicateurs de la contamination en césium du domaine marin. En effet, le césium présente des facteurs de concentration plus élevés chez les espèces les plus évoluées dans la chaîne trophique. En conséquence, si, à court terme, les concentrations les plus élevées sont plutôt observées chez les espèces situées au début de la chaîne alimentaire, à plus long terme, une fois que le transfert dans les différents maillons des réseaux trophiques sera effectif, ce seront les prédateurs se situant en haut de la chaîne alimentaire qui devraient présenter les niveaux les plus élevés. Ces derniers devraient être d’autant plus élevés pour les espèces ayant un mode de vie en forte relation avec les sédiments et leur habitat proche de la zone contaminée. En revanche, il est encore trop tôt pour dresser un bilan des impacts à long terme sur la biodiversité et sur les ressources de la mer.

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