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Interventions sur "grèce" de Jean-Pierre Brard


39 interventions trouvées.

Oui, monsieur le Premier ministre, vous voulez briser l'échine des peuples comme vous le faites avec la Grèce aujourd'hui alors que les conséquences en sont terribles : les enfants tombent d'inanition dans les écoles(Exclamations sur les bancs du groupe UMP), les malades sont rejetés des hôpitaux ! Oui, monsieur le Premier ministre, il faut choisir : eux ou nous ! Il faut être du côté des peuples ou des spéculateurs.

Ce qui est en préparation actuellement dépasse tout ce qui a pu être fait jusqu'à présent. La situation en Grèce, transformée en laboratoire du capitalisme européen, devrait pourtant vous convaincre, monsieur de Courson, vous qui ne jurez que par l'ancienne Union soviétique, que les propositions que vous portez, les solutions que vous imposez ne sont pas les bonnes. Vous refusez de voir la réalité en face. Et votre aveuglement idéologique, votre idolâtrie « austéritaire », la haine de l'État social pour cer...

...des sociétés européennes. Notre impératif catégorique, c'est la solidarité désintéressée et inconditionnelle pour bâtir avec les Grecs, les Allemands, les Portugais et tous les autres une Europe démocratique, prospère et pacifique, digne de son histoire et fière de ses luttes et non de ses capitulations. Le président français, la chancelière allemande et ceux de Goldman Sachs veulent faire de la Grèce un exemple pour nous faire peur, pour que nous votions sans les regarder de trop près ces textes qui, sous couvert de solidarité, cherchent à constitutionnaliser l'austérité et à placer nos États sous tutelle. Ils écrasent de leur « talon de fer », comme aurait dit Jack London, la patrie de Solon et de Périclès pour que nous acceptions leur chantage odieux qui conditionne la carotte au bâton et l...

Moi non plus. En 1814, disais-je, dans un ouvrage intitulé De la réorganisation de la société européenne, le citoyen Saint-Simon avertissait pourtant ses contemporains écoutez bien : il y a matière à réflexion pour vous que « des obscurités de la politique naissent les troubles de l'ordre social ». La situation quasi insurrectionnelle en Grèce devrait inciter nos chefs d'État à un peu de prudence et à une plus grande transparence à défaut du respect démocratique dont ils n'ont que faire. Avant de me pencher sur ce mécanisme de stabilité que vous nous présentez, j'aimerais dire deux mots de l'autre texte que nous discutons aujourd'hui, celui ratifiant la décision du Conseil européen de réviser l'article 136 du traité sur le fonctionnem...

...eprésentatif parce qu'il avait été élu. Pas du tout ! Par qui a-t-il été élu ? Par la finance, comme Monti et quelques autres. Ces gens-là ne tirent aucune légitimité du suffrage universel. Vous devriez le savoir ! Tenez-vous le pour dit ! Quand j'entends Charles Amédée de Courson, je pense à cette image de la Révolution française (Exclamations sur les bancs du groupe UMP) représentant, comme en Grèce, le tiers état supportant l'aristocratie et le clergé. Ce que vous ne voulez pas assumer, c'est votre volonté de faire payer l'impôt par les plus pauvres. Vous voulez les tondre à nouveau, comme si, sur leur dos, en Grèce, il restait encore quelque chose à plumer. En revanche, vous exonérez les spéculateurs, les riches, les popes et les armateurs. Ceux-là, vous les chérissez. Il est vrai que vous...

Monsieur le président, reconnaissez que j'ai du mérite de continuer à m'exprimer devant ceux qui, n'ayant rien à dire, testent leur capacité à faire du bruit. Monsieur le ministre, même si ce texte législatif est légal, vous savez que son contenu est inconstitutionnel. Nos amis en Grèce, n'ont pas pour nom Papademos ou Papandreou ; ils s'appellent Mikis Theodorakis et Manolis Glezos en 1941, ce dernier est monté au sommet de l'Acropole en compagnie d'Apóstolos Sántas pour arracher le drapeau à croix gammée qui flottait sur la ville depuis un mois. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Ils ont lancé un appel en ces termes : « Ne croyez pas vos gouvernements lorsqu'ils pr...

...dictionnaire. Vous avez parlé avec aplomb d'un débat vertueux. Peut-être faut-il y voir un hommage du vice à la vertu ; car la vertu, je ne vois pas vraiment où elle est compte tenu du sujet et des principaux acteurs, qui sont les responsables de la situation actuelle ! Ce texte vous permet de faire adopter des modifications du Fonds européen de stabilité financière non pas du tout pour aider la Grèce il faut arrêter de dire des sottises ! , mais les créanciers de la Grèce, comme vous le faites depuis le début. C'est une façon de dire aux spéculateurs, aux marchés, aux banquiers, aux financiers : « Vous pouvez puisque les États vont continuer ». Ainsi, comme le disait M. Pisani-Ferry, vous donnez directement accès à la poche des contribuables. Voilà la réalité ! Selon vous, monsieur le min...

En dépit de la mise en scène par le Président de la République d'un condominium franco-allemand, la France s'est à chaque fois alignée sur les exigences germaniques, qu'il s'agisse de la participation des banquiers au plan d'aide à la Grèce, auquel les Français étaient très opposés, alors que les Allemands y étaient favorables, ou des eurobonds, auxquels le Gouvernement français était favorable alors que les Allemands s'y opposaient, faisant preuve d'une arrogance de mauvais aloi envers les pays du sud de l'Europe. Pensez-vous, madame, monsieur les ministres, que la BCE dispose de capacités illimitées de couverture pour faire face ...

...ux d'impôt sur les sociétés irlandais un point capital et vous semblez être toujours sur cette ligne. Pourtant, le Premier ministre irlandais a catégoriquement exclu de modifier le taux de cet impôt, affirmant que M. Sarkozy comprenait cette position. Qui croire ? Comme M. de Courson, nous étions d'emblée partisans d'une restructuration de la dette grecque dans la mesure où le plan d'aide « à la Grèce » a surtout profité aux banquiers et aux marchands d'armes. La règle veut pourtant que le créancier négocie avec son débiteur défaillant ; or, on continue d'engraisser ceux qui se sont déjà largement enrichis. Cette politique est un véritable encouragement à la spéculation contre les États. Après la Grèce et l'Irlande, qui sera le prochain sur la liste ? Ne faut-il pas, madame la ministre, mettre...

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, Gilles Carrez a extrait de son bestiaire la fourmi et la cigale. Qu'il me permette de lui faire remarquer en préalable à mon propos que la comparaison n'est pas très légitime. Faut-il compter la Grèce, l'Italie, l'Irlande, le Portugal, l'Espagne et la France parmi les cigales et mettre l'Allemagne dans les fourmis ? Si comparaison il doit y avoir, je penserais plutôt à la pie pour l'Allemagne. Pourquoi la pie ?

Absolument ! L'Allemagne, en effet, du temps de la tyrannie nazie, a martyrisé la Grèce, l'a pillée, détruite et il existe un accord germano-grec pour régler les dettes qui n'ont jamais été payées jusqu'à présent. Il n'est donc pas légitime de ranger l'Allemagne du côté des fourmis. Le gouvernement français se grandirait en exigeant du gouvernement allemand qu'il respecte la morale : il serait bon que l'Allemagne paie ses dettes à la Grèce, conformément aux accords signés par la Rép...

... paiement de l'État grec, après avoir garanti de juteux marchés aux industriels franco-allemands de l'armement et ouvert de nombreux et très lucratifs segments de marché au secteur privé en imposant un plan d'austérité sans précédent aux Grecs, après avoir plumé le peuple grec au profit des banques et des grands groupes privés, après avoir monnayé la pseudo-solidarité de l'État français envers la Grèce contre un chèque, mesquin, de plus de 160 millions d'euros d'intérêts d'emprunt, vous persistez aujourd'hui dans cette voie. En réalité, tout ce que vous cherchez à sauver et à stabiliser, ce sont les profits et les intérêts des banques et des grands groupes. Pourtant, l'intérêt national voudrait que les moyens utilisés pour sécuriser ces grands groupes soient consacrés à nos services publics de...

...s critique. Prenons-en pour exemple, une fois de plus, ce projet de loi de finances rectificatives. Détaillant le contexte qui a, selon vous, « présidé à l'adoption du mécanisme européen de stabilisation pour préserver la stabilité financière », vous nous expliquez que « les tensions sur les marchés financiers se sont très fortement accentuées dans les jours suivant la demande d'activation par la Grèce du plan d'aide, le 23 avril dernier ». Jusque-là, nous sommes bien évidemment d'accord, dans la mesure où nous avions dès le départ dénoncé non seulement l'injustice sociale de ce plan mais également son inefficacité économique. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous avions voté contre ce plan d'aide aux créanciers, aux banquiers et aux marchands d'armes. Mais comme il ne sert à rien d'in...

J'en reviens à mon propos, monsieur le ministre. Après la Grèce, c'est en Italie, en Espagne, au Portugal, au Royaume-Uni ou encore en Irlande que la déferlante des plans d'austérité est en train de s'abattre, et la spirale de la récession qu'elle déclenchera inévitablement provoquera encore plus de misère, de chômage, de destruction de pouvoir d'achat et des services publics. En France, votre gouvernement a déjà annoncé la vente du système de retraite aux a...

...ide providentielle de l'État au plus fort de la crise, n'ont absolument pas modifié leur politique et persistent à se détourner du financement de l'économie, leur activité première, et à encourager une spéculation outrancière dont on connaît l'impact désastreux sur l'économie réelle. Faut-il ajouter que ce sont la Société générale, le Crédit agricole, le Crédit lyonnais et la BNP qui ont ruiné la Grèce pour ce qui est des banques françaises. Au regard de ces éléments, la création d'une taxe additionnelle modeste, de 10 %, s'avère justifiée et nécessaire.

C'est un amendement de bon sens fiscal, c'est-à-dire de justice sociale, de solidarité. L'accumulation de tels mots vous fait peut-être déjà frissonner. Je ne parle pas de cette sorte de solidarité galvaudée que vous pratiquez, une solidarité qui, comme on l'a vu pour la Grèce et comme on le voit pour nos retraites, est une solidarité entre banquiers, entre grands patrons, une entente de profiteurs qui spéculent sur la misère du monde, l'entente d'une classe d'accapareurs qui extorquent les fruits du travail accompli par les salariés. Moi, je vous parle de solidarité avec un grand S, celle qui fait jeu égal avec l'égalité et la fraternité, celle qui mériterait une pla...

...e, alors que la population grecque manifestait et se mettait en grève pour la défense de ses droits et de ses salaires, qu'un plan de casse sociale sans précédent était mis en place par le FMI et les instances européennes, avec la complicité active du gouvernement grec, qui a compris que des États comme l'Allemagne ou la France aient pu faire des bénéfices substantiels en vendant de l'argent à la Grèce ? Oui c'est bien d'une vente ou, plutôt, d'une arnaque qu'il s'agit, et je ne reviendrai pas sur ce que j'ai dit à propos de l'Allemagne, qui n'a toujours pas payé les réparations liées à la guerre.

Je ne parle pas des emprunts russes, je parle de l'accord helléno-allemand qui renvoyait au lendemain de la réunification le paiement des réparations qui se répartissent entre les réparations elles-mêmes et le remboursement d'un emprunt forcé imposé aux Grecs par les nazis. En valeur actuelle, cela représente 165 milliards d'euros, que les Allemands doivent à la Grèce. Aujourd'hui, Bercy se procure de l'argent à cinq ans à un taux de 2,28 %. Le « prêter » à la Grèce à un taux de 5 % rapporte 2,72 % d'intérêt. Les 6 milliards d'euros que vous avez prêtés au peuple grec vont rapporter à Bercy 163 millions d'euros. En réalité, vous n'avez pas prêté cet argent à la Grèce ; celui-ci ne fait que transiter par les caisses du gouvernement grec pour retourner immédiat...

...s qu'elles ont contractées et la perversité d'un système qu'elles ont elles-mêmes engendré et favorisé ; des capitales terrorisées en fait par le capitalisme et ses effets. Cependant les gouvernements se refusent à identifier la réalité du mal, parce que vous voulez rassurer les marchés. Les investisseurs n'ont pas tous quitté la vieille Europe. Un grand nombre sont restés, attirés, notamment en Grèce, comme des mouches par le miel, par des taux d'imposition sur les bénéfices et les patrimoines les plus bas d'Europe. L'opportunité de réfléchir à la mise en place de mesures permettant de lutter efficacement contre le dumping salarial et fiscal au sein de l'Union ne fait aucun doute, et cet amendement apparaît largement justifié. Il correspond à l'intérêt de tous les États, et en particulier au...