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Interventions sur "OTAN" de Gilbert Le Bris


6 interventions trouvées.

...rse technologique. J'ajoute que les deux systèmes sont parfaitement complémentaires. La France disposant de ressources en la matière, elle se doit d'être à l'initiative pour proposer une alternative européenne à la doctrine américaine, faute de quoi nous serons relégués à un simple rôle de sous-traitant des États-Unis. L'échelon européen est incontournable dans la mesure où les pays membres de l'OTAN ont déjà accepté de contribuer au système de défense des théâtres d'opération pour protéger des parties de notre territoire ou des zones où nos troupes sont déployées. Je rappelle par ailleurs que nos implantations permanentes à l'étranger et nos accords de défense renforcent encore ce besoin, notamment dans des zones susceptibles de faire face à pareille menace, comme par exemple aux Émirats ara...

Les acteurs européens dialoguent déjà notamment au sein de forums, tels que le club Aster, qui regroupe des capacités industrielles militaires françaises, britanniques ou italiennes. Tous les pays européens membres de l'OTAN ont participé au premier programme dit ALTBMD. La France finance 12,4 % des 700 millions d'euros du coût de ce programme. Pour sa part, l'Allemagne a lancé un programme, pour l'heure modeste, en coopération avec les États-Unis. Globalement, je ne constate pas de doctrine européenne conceptualisée.

...e a, semble-t-il, retenu une orientation un peu différente. Il faut, en tout cas, que l'Union européenne soit en mesure de défendre sa position au sommet de Lisbonne. C'est pour nous un enjeu de souveraineté : on voit bien combien celle-ci serait amoindrie si les États-Unis étaient maîtres d'un système antimissile en Europe. Notre politique en la matière doit s'appuyer sur le pilier européen de l'OTAN, dans le droit fil, d'ailleurs, de la position du Président de la République, prônant « Plus d'OTAN pour plus d'Europe ». Les États européens membres de l'Alliance atlantique doivent à cette fin apporter les « briques » technologiques nécessaires, que leurs entreprises industrielles sont en mesure de constituer, compte tenu des compétences de pointe dont elles disposent dans ce domaine.

Je pense que la dissuasion demeure le seul véritable moyen de défense territoriale. Mais, pour les théâtres d'opérations, la DAMB constitue le meilleur et le plus rapide outil de défense. Il ne s'agit naturellement pas de définir une souveraineté européenne, mais de faire en sorte que le pilier européen de l'OTAN assure le commandement de la DAMB en Europe. Pour l'instant, seuls les États-Unis ont la maîtrise d'un tel système. Comme celui-ci ne peut être réalisé à l'intérieur d'un seul État, cette voie est la seule alternative à une hégémonie américaine. Les États européens pourraient ainsi obtenir une clé en apportant une « brique » technologique, comme on a d'ailleurs commencé à le faire dans le cadre d...

... exigent de fortes capacités et ne sont pas à la portée de tout le monde. Quant au Japon, il dépend largement des États-Unis. C'est donc justement l'exemple à ne pas suivre. Je voudrais bien que la DAMB puisse être bâtie dans le cadre de l'Europe de la défense, mais il faut être réaliste : pour l'instant, celle-ci est embryonnaire et la seule référence, pour la plupart des États européens, est l'OTAN. C'est donc dans le cadre du pilier européen de l'OTAN qu'il faut avancer, en souhaitant naturellement que cela fera progresser aussi l'Europe de la défense.

Le Livre blanc invitait à prendre en compte les menaces balistiques, mais se limitait à l'alerte avancée et à la DAMB de théâtre. Le sujet a pris une plus grande importance ces dernières années : le rythme s'est accéléré sous le pression des États-Unis, qui imposent leur cadence. Ils développent la politique qu'ils entendent mener dans le cadre de l'OTAN. Nous, Français, Européens, devons avoir une réflexion doctrinale pour apporter une complémentarité à ce que souhaitent les États-Unis, sans les laisser dans une situation monopolistique.