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Intervention de Fadela Amara

Réunion du 19 février 2009 à 9h30
Lutte contre les discriminations — Discussion générale

Fadela Amara, secrétaire d'état chargée de la politique de la ville :

Monsieur le président, monsieur le président de la commission des lois, monsieur le président de la commission des affaires culturelles, madame la rapporteure, mesdames et messieurs les députés, nous sommes aujourd'hui réunis pour discuter d'un sujet grave, de quelque chose qui est vécu comme une blessure et qui, si nous ne faisons rien, peut devenir une verrue sur le visage de notre République. Les cris de certains de nos concitoyens en métropole et en outre-mer nous le rappellent aujourd'hui.

La République a été construite par ses pères fondateurs sur des valeurs extrêmement fortes, qui devaient mettre définitivement ses citoyens à l'abri de tout risque de discrimination, de marginalisation et d'exclusion.

« Liberté, égalité, fraternité », mesdames et messieurs les députés, ces trois mots vous les connaissez tous, ils résonnent dans le coeur de tous les Français, ils ornent les frontons de nos institutions. Ils sont le ciment de notre République, ils symbolisent la fierté d'être Français.

La liberté et l'égalité, ce sont des avantages sociaux que nous exigeons des autres. La fraternité, c'est une vertu que nous exigeons de nous-mêmes. La liberté et l'égalité sont nos droits, la fraternité est notre devoir. Ce devoir de fraternité implique que chacun d'entre nous s'engage à combattre les discriminations dans toutes les sphères de la société.

La liberté et l'égalité, si elles sont seules, si elles ne sont pas animées par l'esprit de fraternité, ne sauraient suffire à rendre une démocratie forte et durable. La liberté et l'égalité font des citoyens, la fraternité peut faire une patrie. Or la fraternité est aujourd'hui mise à mal par les discriminations qui persistent toujours et encore, et c'est cela la vraie question.

Toute question sociale tend vers un idéal, et l'idéal de cette question, l'idéal de la discrimination, c'est son abolition. Pour abolir la discrimination, nous devons aujourd'hui poser un acte politique fort et élaborer une loi qui permette de tourner définitivement la page. Mesdames ; messieurs les députés, jamais les conditions n'ont été réunies comme aujourd'hui pour mener ce grand débat dans la société française. Nous voyons bien que nous vivons depuis peu un tournant sans précédent dans notre histoire.

Vous le savez et je me livre à vous j'ai fait le choix politique d'entrer dans le gouvernement de François Fillon. La raison ultime qui a emporté mon adhésion, je l'ai trouvée dans la volonté du Président de la République, dans la volonté d'un homme qui a eu le courage inédit de porter un acte politique fort en nommant au gouvernement trois femmes issues de l'immigration…

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