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Intervention de Patrick Bloche

Réunion du 9 octobre 2007 à 15h00
Accords france-Émirats arabes unis relatifs au musée universel d'abou dabi — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Bloche :

Bel aveu sur votre conception du rôle du Parlement, mon cher collègue, et sur la place que vous voulez lui réserver. Je vous propose de présenter cette suggestion au comité Balladur !

Les interrogations de notre groupe sont aussi celles des conservateurs du patrimoine, des acteurs de nos musées nationaux et régionaux et, plus largement, d'une grande partie de ceux qui font vivre la culture au quotidien dans notre pays. J'en veux pour preuve la pétition signée par 3 000 conservateurs, archéologues, historiens de l'art, personnels des musées ou amis de l'art, qui ont revendiqué « le maintien de l'intégrité des collections des musées français » et se sont inquiétés de ce projet. Au-delà du milieu des conservateurs du patrimoine, il suscite, au mieux, de la réserve.

Notre deuxième inquiétude porte sur les moyens de mise en oeuvre du projet et sur ses conséquences. Malgré les éclaircissements apportés ici ou là, toutes nos craintes n'ont pas été dissipées. Une de nos interrogations porte sur la manière dont notre plus grand musée pourra faire face à cette nouvelle décentralisation en termes non seulement d'oeuvres, mais aussi de personnel qualifié.

Il semble en effet que les réserves du Louvre, contrairement à ce que certains veulent faire croire, ne disposent plus guère d'oeuvre. Dès lors, nos partenaires se contenteront-ils de pièces considérées comme mineures mais disponibles dans les réserves ou, à l'inverse, Français et touristes seront-ils privés, pour des périodes relativement longues, des quelques-unes des oeuvres majeures de notre patrimoine ?

Par ailleurs, en ce qui concerne les personnels, si aucun conservateur, restaurateur ou régisseur n'est disponible à Abou Dabi, comment y garantir un accueil convenable du public, ainsi que la conservation et la diffusion des oeuvres prêtées par la France ?

S'ajoute la question de la sécurité matérielle des oeuvres, notamment lors des transports, et plus largement celle de l'impact écologique du projet. Je tenais à appeler votre attention sur ce point qui n'a pas encore été évoqué, alors qu'on nous annonce, à grand renfort de médias, un Grenelle de l'environnement.

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